REFERENCE
Le dessin
Très différent de ce que l'on peut constater lors d'une hémianopsie bilatérale gauche, le patient atteint de négligence spatiale unilatérale gauche (cas le plus fréquent) néglige la partie gauche des dessins qu'il doit exécuter, alors qu'il charge de détails la partie droite de la feuille (test de l'horloge).
Le plus souvent, lésion pariétale droite
Il s'agira le plus souvent d'une lésion pariétale droite, mais il est également possible qu'existent une lésion pariétale gauche, une lésion frontale gauche ou droite, une lésion sous-corticale (notamment thalamique), voire une lésion temporale droite. La négligence spatiale visuelle gauche est la forme la plus sévère et la plus rencontrée. Elle correspond à une lésion pariétale droite.
Au cours de cette atteinte, il existe de nombreuses dissociations : espace personnel, espace extrapersonnel proche et/ou lointain, espace représenté.
Déni de la réalité
Dans un certain nombre de cas, les plaintes du patient ne correspondent pas aux tests. Il y a souvent un déni de la réalité. La négligence n'est pas seulement visuelle, mais touche toutes les modalités sensorielles (olfactives, par exemple). Il s'agit donc d'un trouble spatial et non d'un trouble sensoriel.
Ces patients présentent en premier lieu un trouble représentationnel. Ils ont perdu la représentation mentale du coté opposé à la lésion. La vision, quant à elle, joue un rôle perturbateur, puisque, les yeux fermés, le patient voit sa condition améliorée et, sur les dessins, la partie gauche n'est plus niée, mais mise en place.
Trois hypothèses
Actuellement, trois hypothèses prédominent : l'existence d'un déficit sensoriel ou moteur primaire ; l'existence d'un trouble attentionnel ; et l'existence d'une attraction magnétique du coté droit.
- Déficit sensoriel ou moteur primaire : existe-t-il un trouble visuel ? (double dissociation entre l'hémianopsie latérale homonyme et la négligence spatiale visuelle, ce trouble visuel existe en l'absence de toute perception visuelle - yeux fermés) ; existe-t-il un trouble de l'intégration sensorielle ? (ce trouble existe pour l'espace représenté) ; existe-t-il un trouble moteur ? ( il n'en existe pas).
- Hypothèse d'un trouble attentionnel : trouble de l'attention et de l'orientation à gauche avec hyperattention à droite.
- Attraction magnétique du côté droit, avec trouble du désengagement pour s'orienter du côté gauche. Cette hypothèse est celle qui conviendrait le mieux à l'heure actuelle, d'où son intérêt en thérapeutique.
De ces nouvelles hypothèses découlent de nouvelles modalités de prise en charge : orientation de l'attention du côté gauche ; réduction de l'attraction magnétique du côté droit ++ ; stimulation vestibulaire et proprioceptive (de plus en plus développée, mais ses effets sont à court terme), imagerie mentale, obscurité.
D'après la communication du Dr S. Chokron (fondation Rothschild, hôpital Lariboisière, Paris), lors des 4es Rencontres de neurologie.
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