Fenêtre ouverte
« La rétine est une fenêtre ouverte sur l'ensemble des microvaisseaux de l'organisme » rappelle Eric Vicaut (Paris). C'est l'un des rares tissus nobles de l'organisme, dont il est possible de visualiser les capillaires avec une haute définition, même s'ils restent difficilement mesurables. Certes, l'angiographie à la fluorescéine est encore limitée à une analyse semi-quantitative. Mais avec le développement de l'écho-Doppler et du laser Doppler, il est désormais possible de calculer la vélocité du flux des vaisseaux centraux de la rétine, le débit sanguin et les variations du flux capillaire rétiniens et choroïdiens.
Les atteintes liées à des maladies comme l'hypertension artérielle (HTA) ou le diabète sont désormais bien identifiées.
Rétinopathie hypertensive
La rétinopathie hypertensive peut se traduire de manière aiguë ou permanente. Dans le premier cas, elle représente une urgence diagnostique et thérapeutique, devenue rare de nos jours. La forme chronique, en revanche, devient de plus en plus fréquente avec le vieillissement de la population. Le degré d'artériosclérose rétinienne semble être un facteur de risque d'accident vasculaire cérébral indépendant. Malgré des difficultés pour la diagnostiquer à un stade précoce, les protocoles standardisés d'analyse du fond d'œil permettent désormais de la quantifier. Egalement favorisée par l'HTA, l'occlusion rétinienne est une affection relativement fréquente. Sa pathogénie reste cependant obscure et son évolution marquée par un caractère très capricieux. Les traitements actuels sont peu efficaces sur le devenir visuel des patients.
Pathologie diabétique
La pathologie diabétique représente, dans les pays industrialisés, la principale cause de cécité chez les moins de 50 ans. Sa pathogénie associe une neuropathie glycémique précoce à une vasculopathie plus tardive. C'est cette dernière qui est responsable de la baisse visuelle compliquant le diabète. Elle est favorisée par des anomalies de l'autorégulation du flux sanguin, qui expliquent l'effet aggravant de l'HTA. Plusieurs essais sont en cours, dont le but est de mettre au point un traitement médical spécifique de cette rétinopathie.
Hémodynamique
Les progrès techniques réalisés depuis quatre ou cinq ans sont spectaculaires. Ils laissent entrevoir, à court terme, la réalisation d'études très fines de l'hémodynamique rétinienne. Il sera alors possible d'évaluer de façon très précise l'état de souffrance du système microcirculatoire dans son ensemble. Autre application : l'appréciation de l'efficacité d'un traitement antihypertenseur, au niveau tissulaire, par une évaluation de la circulation et du degré d'artériosclérose rétinienne. Pour les spécialistes, c'est une évidence : des pans entiers de la pathologie microcirculatoire rétinienne et de son exploration restent à défricher.
Le patient vasculaire et sa circulation rétinienne. 38e Congrès du Collège français de pathologie vasculaire.
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