L'Allemagne est l'un des pays où les possibilités de l'aide médicale à la procréation (AMP) sont les plus restreintes : y sont interdits notamment le clonage et les mères porteuses, mais aussi le don d'ovules, le diagnostic préimplantatoire et la congélation d'embryons, qui doivent tous être implantés - 40 % des naissances par AMP sont multiples, ce qui augmente les risques pour la mère et les enfants.
C'est ce qu'a rappelé Rolf Winau, professeur d'histoire de la médecine et directeur du Centre pour les sciences humaines et la santé de la faculté de médecine de Berlin, lors de la conférence de la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie. Il y voit les conséquences du tabou qui reste en vigueur sur la période nazie et son eugénisme. « Entre 1952 et 1980, dit-il, il n'y a pas eu de recherche du tout sur la médecine pendant le nazisme. Et aujourd'hui, il y a encore un grand nombre de médecins qui ne veulent pas être "dérangés" par le souvenir des temps sombres de la médecine allemande. »
Il n'est que temps, poursuit le Pr Winau, d'étudier le passé, « pour comprendre les racines et les mécanismes d'une médecine inhumaine et pourquoi plus de 45 % des médecins allemands étaient nazis ». Pour éviter que la « Rassenhygiene », version allemande de l'eugénisme, ne pèse sur les décisions en matière de reproduction et de lutte contre l'infertilité, il faut savoir ce qu'elle était.
L'HISTOIRE DU JOUR
Le poids du passé
Publié le 07/07/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7574
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