Pourquoi certains sujets sont-ils plus susceptibles de prendre du poids ? La génétique pèse lourd, selon une vaste analyse du consortium international GIANT (Genetic Investigation of Anthropometric Traits). Les chercheurs ont mis en évidence que plus de 140 régions à travers le génome jouaient un rôle, de près ou de loin, dans l’obésité. De nouveaux circuits biologiques ont été mis à jour dans le maintien du poids et de la distribution adipeuse.
L’un des articles, sous la direction du Pr Karen Mohlke, généticienne à la faculté de médecine de Caroline du Nord, est centré sur la distribution adipeuse, en particulier le ratio taille/hanche. L’obésité abdominale est bien identifiée comme étant un facteur de risque métabolique et cardio-vasculaire. Des régions génétiques associées aux dépôts graisseux étaient associées à des gènes précédemment identifiés comme important dans la création de tissu adipeux. Les chercheurs ont constaté que 19 de ces régions avaient plus d’importance chez les femmes et l’une d’elles chez les hommes.
La fonction de ces gènes pour prochain défi
Dans l’article sur l’IMC, l’équipe du Pr Elizabeth Speliotes, de l’université du Michigan, a identifié 97 régions associées à l’obésité, ce qui triple le nombre connu. « Notre travail montre clairement que la prédisposition à l’obésité et à un IMC élevé n’est pas due qu’à un seul gène ou à une modification génétique, commente Elizabeth Spoliotes. Le grand nombre de gènes rend moins probable qu’une solution contre l’obésité marchera chez tout le monde (...) ». De plus, l’équipe a constaté que les régions génétiques associées à l’IMC étaient impliquées dans des processus neurologiques, en particulier la signalisation cérébrale qui contrôle l’appétit et la dépense énergétique.
Ces résultats pourraient permettre de comprendre pourquoi certains obèses développent du diabète ou une hyperlipidémie et d’autres non. Des pistes pourraient se dessiner à terme pour la prévention et le traitement de l’obésité et des complications métaboliques. « La découverte des gènes qui augmentent le risque d’obésité n’est que la fin du commencement, estime le Pr Ruth Loss, au Mont Sinai Hospital et l’un des auteurs seniors. Le grand défi maintenant est de comprendre la fonction de ces variations génétiques et comment elles augmentent la susceptibilité individuelle à la prise de poids ».
Nature, publié en ligne le 11 février 2015
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