C'EST UNE AFFECTION rare et de ce fait mal connue que présentent aujourd'hui M. Alifano et coll. (Hôtel-Dieu, Paris) : le pneumothorax cataménial. Il constitue la manifestation la plus fréquente (75 %) de l'endométriose thoracique.
Son épidémiologie est relativement mal précisée, mais un travail mené par l'équipe parisienne montre que, sur 32 patientes vues pour un pneumothorax spontané, pendant une période de dix-huit mois, huit (25 %) d'entre elles l'étaient pour un pneumothorax cataménial. Selon elle, il existe un degré certain de sous-diagnostics.
Au cours de l'affection, la symptomatologie est la conséquence d'une localisation ectopique de tissu endométrial dans le poumon et/ou la plèvre et/ou le diaphragme. Cependant, les voies par lesquelles le tissu endométrial colonise la cavité thoracique font encore l'objet de spéculations.
La symptomatologie est variable. Elle peut aller de signes relativement discrets, comme des douleurs thoraciques modérées, à plus bruyants (plus rarement), comme des douleurs thoraciques importantes avec dyspnée.
Il apparaît fondamental de constater leur caractère multirécidivant, parfois à chaque cycle. De l'absence de cette corrélation résulte un retard sur l'identification de l'étiologie ; le diagnostic de pneumothorax idiopathique est posé par erreur. Il faut reconnaître à la décharge des praticiens que le pneumothorax peut survenir en dehors des règles.
L'exploration vidéo-thoracoscopique.
Favorisant également les errances diagnostiques, l'imagerie par scanner ou IRM est la plupart du temps prise en défaut. La lésion ectopique est, en pratique, essentiellement identifiée par l'exploration vidéo-thoracoscopique. Une fois le diagnostic étiologique confirmé, une prise en charge conjointe médico-chirurgicale s'impose.
En ce qui concerne le volet chirurgical, les auteurs rapportent que les patientes ont souvent bénéficié de drainages pleuraux avant d'être adressées à leur centre. La vidéochirurgie (vidéothoracoscopie ou mini-thoracotomie vidéo assistée) occupe alors la place essentielle. Elle offre la possibilité, à la fois, de préciser l'étiologie et de réaliser le traitement ciblé des facteurs responsables du pneumothorax (résection et reconstruction d'un diaphragme poreux, exérèse des nodule pleuraux…). Cette technique permet donc de ne pas limiter l'acte à l'obtention d'une symphyse pleurale mécanique.
De fait, un volet médical s'impose. Il se fonde sur le traitement hormonal de l'endométriose par antigonadotropes, progestatifs ou agonistes de la GnRH. L'objectif étant classiquement d'obtenir une aménorrhée. La durée du traitement est, en revanche, encore mal précisée.
«Le suivi de ces patientes doit être prolongé et rigoureux car les récidives sont fréquentes», conclut l'équipe, qui insiste sur la nécessité d'un diagnostic plus précoce.
Communication de M. Alifano et coll., Entretiens de Bichat.
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