Le plan Vieillissement et solidarité de prise en charge de la dépendance devrait être annoncé après son adoption en conseil des ministres aujourd'hui. Conséquence directe du drame de la canicule, qui a fait près de 15 000 morts durant l'été, il souligne les difficultés de la prise en charge des personnes âgées. L'élaboration de ce programme interministériel a commencé en septembre.
Le Premier ministre comptait initialement le présenter le 1er octobre. Sa présentation a été repoussée à plusieurs reprises, en raison notamment de l'ampleur des financements à trouver. En effet, le gouvernement prévoit d'annoncer non seulement les mesures mais aussi les budgets correspondants. Le nouvel effort de solidarité sera partagé par tous les Français, et non par les seuls salariés.
La polémique sur la suppression du lundi de Pentecôte a révélé l'efficacité à monter un tel plan de financement. Matignon devait trancher hier sur le jour férié qui n'était censé être qu'une « piste de travail », tandis que d'autres idées avaient été avancées comme une hausse de la CSG, la suppression d'un jour de RTT ou encore l'augmentation du prix du timbre poste.
Les professionnels se posent des questions
De leur côté, les professionnels attendent beaucoup des consultations auxquelles ils ont participé du 8 au 22 septembre, tout en manifestant quelque inquiétude. La Fédération nationale des associations de directeurs d'établissement d'hébergement pour personnes âgées (FNADEPA) fait remarquer au « Quotidien » que si aucune mesure n'est inscrite au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2004, actuellement en discussion au Parlement, « il ne se passera rien l'année prochaine » de nouveau sur le terrain. Quant à la suppression du lundi de Pentecôte en tant que jour férié, elle ne sera effective qu'après une modification de la législation du travail et la parution de décrets d'application, « dispositions qui prennent du temps », relève la FNADEPA. Elle demande s'il y aura de l'argent dès l'année prochaine pour appliquer le plan.
Avec neuf autres groupements et syndicats, la FNADEPA appelle à un rassemblement à Reims, le 6 novembre, pour apporter leur soutien au directeur d'un établissement mis en examen. François Pichereau est poursuivi pour homicide involontaire après le décès d'une octogénaire des suites de la canicule (« le Quotidien » du 20 octobre). « La situation de ce directeur, unanimement reconnu comme compétent, est identique à celle dans laquelle pourrait se retrouver du jour au lendemain la quasi-totalité » des patrons de maison de retraite « partout en France », mettent en garde le SYNERPA, l'ADEHPA, l'UNIOPSS, l'UNCCAS, la FNADEPA, la FNACPPA, l'association D3S, le SYNCASS-CFDT, les cadres hospitaliers FO et le Syndicat national de gérontologie. « Tout décès en maison de retraite ne peut se transformer en mise en examen », affirment les représentants de l'hébergement, qui « n'acceptent pas que les directeurs soient les boucs émissaires » du drame de l'été, alors qu'ils avaient alerté de longue date les pouvoirs publics sur les sous-effectifs dans leur secteur.
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