L'Assistance publique des hôpitaux de Paris (AP-HP) a trouvé « une solution qui ouvre la voie du redressement ». Une solution censée permettre un retour à l'équilibre financier d'ici à 2007. C'est ce qu'affirme la directrice générale de l'établissement, Rose-Marie Van Lerberghe, dans un courrier qu'elle vient d'adresser à l'ensemble des salariés de l'institution.
La semaine dernière, le ministre de la Santé a rendu public l'arbitrage qui permettra ce retour à l'équilibre. Dans une lettre envoyée à la direction de l'AP-HP, Jean-François Mattei propose à l'AP-HP un « contrat d'engagement réciproque » qui prévoit « des efforts » de l'AP-HP de 240 millions d'euros et la vente de 170 millions d'euros d'actifs immobiliers, en échange de 230 millions d'euros (« le Quotidien » du 3 octobre).
Le ministre de la Santé a chargé la directrice de l'AP-HP de lui adresser un projet de mise en œuvre de ce contrat pour l'année 2004. Un projet dont Rose-Marie Van Lerberghe dévoile les grandes lignes dans son courrier : « Il nous faudra comparer l'activité et les performances des différentes unités de l'AP-HP les unes par rapport aux autres (...), développer une offre de soins répondant à de vrais besoins pour réduire nos files d'attente et accroître notre activité », écrit-elle à ses troupes. L'effort portera également sur « la mutualisation, la rationalisation, la chasse aux dépenses inutiles ». Autant de mots qui font bondir Alain Lhostis, adjoint (communiste) au maire de Paris, Bertrand Delanoë, et nommé par lui président du conseil d'administration de l'AP-HP (voir entretien).
Si le président du CA juge le rebasage budgétaire de l'AP-HP insuffisant, ailleurs, cette disposition fait des envieux. A commencer par les hôpitaux franciliens périphériques hors AP-HP, dont le dérapage budgétaire avoisine les 250 millions d'euros, d'après le secrétaire général de l'UHRIF, Jean-Pierre Burnier. « Nous avons les mêmes problèmes financiers que l'AP-HP, ce ne serait pas juste qu'on n'ait pas droit au même traitement. » Sur la même ligne, le Syndicat national des cadres hospitaliers (SNCH) espère carrément qu'un rebasage budgétaire soit proposé à toute l'hospitalisation publique.
Dans son courrier à Rose-Marie Van Lerberghe, Jean-François Mattei fait une autre annonce de taille : il supprime la péréquation budgétaire interrégionale en Ile-de-France. Pour les représentants des hôpitaux et des cliniques franciliens, qui militaient en ce sens depuis des années, la nouvelle est accueillie avec une pointe de méfiance, mais surtout avec soulagement (voir ci-dessous).
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