LE DIRECTEUR de l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie, pour économiser 3,2 milliards d'euros en 2009 et limiter le déficit à 2,8 milliards à la branche maladie l'année prochaine, ne se contente pas de proposer la limitation du remboursement de certains patients en ALD. Il suggère d'autres pistes :
Développer des stratégies de prévention, en amplifiant les actions déjà entreprises à ce niveau. En particulier, le directeur de l'UNCAM insiste sur la nécessité de sensibiliser davantage encore le médecin traitant et de lier la rémunération du praticien au respect des objectifs définis dans un contrat individuel conclu avec la caisse. On sait que ce principe est vivement contesté par les syndicats médicaux.
Une organisation des soins ambulatoires à améliorer, en renforçant le rôle du médecin traitant et en favorisant les échanges, la coopération entre les professionnels de santé, ce qui améliorera la prise en charge de pathologies chroniques.
Pour le directeur de l'UNCAM, le développement des groupes de pairs s'inscrit dans cette perspective.
Il s'agit aussi de mettre en place des référentiels sur les processus des soins et de limiter l'exercice isolé.
Une gestion dynamique des tarifs est indispensable, estime le patron de l'UNCAM, qui déplore que certains secteurs connaissent des niveaux de rémunération très élevés par rapport à d'autres. C'est le cas de la radiologie et de la biologie, estime Frédéric Van Roekeghem, qui regrette également que les prix de certains génériques soient supérieurs à ceux pratiqués dans d'autres pays.
Développer la productivité dans le secteur hospitalier en évitant que, pour des séjours comparables, les écarts de prix entre les établissements soient trop élevés. Trop souvent, les fourchettes de prix vont de 1 à 32,2 et sont même de 40 % entre les établissements publics et les cliniques. D'où l'importance de la politique de convergence tarifaire qui est aujourd'hui en marche, se réjouit l'UNCAM, qui se dit favorable à la mise en oeuvre d'un plan de redressement pour les cent établissements dont le risque financier est le plus important.
Une meilleure articulation entre les soins ambulatoires et l'hôpital est indispensable afin de favoriser les prises en charge les plus efficientes. De même, l'organisation de la permanence de soins nécessite une meilleure coordination entre la ville et l'hôpital. Le directeur de l'UNCAM plaide également pour la création d'un statut spécifique de centre de soins ambulatoires et pour la signature de contrats par les maisons pluridisciplinaires orientés vers la prise en charge des patients «lourds».
La politique du médicament devrait être mieux adaptée, estime l'UNCAM, qui, dans ce domaine, demande à bénéficier de compétences nouvelles et notamment de pouvoir refuser certains remboursements s'il s'avère que les conditions d'achat «apparaissent contraires» à l'efficience. L'UNCAM est également favorable à des appels d'offres pour la mise sur le marché de génériques dans les classes où les prix français sont plus élevés que les prix européens. L'UNCAM estime le potentiel d'économies à 100 millions d'euros.
L'UNCAM est également favorable à la mise en place de tarifs forfaitaires (prix de remboursement unique pour tous les médicaments quel que soit leur prix) pour certaines classes thérapeutiques afin de neutraliser «les effets négatifs de contournements des génériques». Les économies, selon la classe choisie, pourraient également atteindre les 100 millions d'euros, estime l'UNCAM.
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