Le plan d'attaque de l'hôpital du Val d'Ariège

Publié le 17/10/2005

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Le centre hospitalier du Val d'Ariège, non loin de Foix, vient de recruter un pharmacien supplémentaire dans le seul but d'appliquer le décret du 24 août. Il y a du pain sur la planche, explique le pharmacien en chef, bien que cet établissement ne parte pas de zéro, puisqu'il est déjà doté d'un logiciel de prescription - ce qui est loin d'être le cas partout, un tel achat coûtant 150 000 euros. Le problème au Val d'Ariège, c'est que les médecins ne s'en servent pas. « Le stylo, ça leur va très bien », déplore Gérard Bordier, le responsable du département pharmacie, qui a concocté un « plan d'attaque » afin de mettre l'hôpital en conformité avec le décret. « On propose de faire un accord de bon usage de trois ans, dans lequel on s'engage à réactiver le logiciel, et à informatiser les prescriptions des urgences en 2006. Puis petit à petit, on étendra aux autres services », explique-t-il.
La CME se prononcera sur ce projet le 24 octobre. L'adhésion du corps médical est primordiale dans cette affaire, souligne Gérard Bordier. « Il faut que les prescripteurs jouent le jeu, et utilisent le matériel informatique, dit-il . Cela signifie que les médecins doivent arriver au lit du patient avec leur ordinateur portable sur le chariot, afin de taper leurs prescriptions directement. » L'opération séduction du pharmacien en chef vise les médecins, mais aussi la direction. Car l'informatisation complète de l'établissement coûtera cher. Rien qu'aux urgences, il faut acheter un ordinateur pour chacun des neuf « box ». « L'administration ne doit pas mégoter, il faut accepter d'investir pour avoir un retour », lance Gérard Bordier. Prescrire par informatique permettrait d'économiser grosso modo 10 % des dépenses de médicaments. Le pharmacien hospitalier a fait ses comptes : « Notre budget annuel est de 2 millions d'euros. Avec 200 000 euros, on en paye, des ordinateurs ! »