COMME L’A RAPPELÉ le Dr J.-M. Bohbot, les gynécologues ou les médecins généralistes ne sont pas suffisamment préoccupés par les problèmes d’hygiène intime, et les articles scientifiques rigoureux dans ce domaine sont peu nombreux. «La vulve est un organe complexe et fragile, et il n’est pas rare de constater les conséquences d’un recours banalisé des femmes aux antiseptiques chimiques. Pour que l’hygiène intime soit optimale, elle doit respecter l’hydratation naturelle de la vulve, ainsi que l’écosystème vulvo-vaginal. On sait désormais que la flore de la région vestibulaire est très voisine de la flore du vagin et que toute perturbation de l’écosystème externe peut retentir par contagiosité sur l’écosystème interne. Or le déséquilibre de la flore vaginale est le facteur d’apparition des mycoses, des vaginoses bactériennes et des cystites», précise–t-il. L’un des marqueurs les plus constants de ce déséquilibre écologique est la modification du pH vaginal (le pH normal du vagin est situé entre 3,5 et 4,5) : lorsque le vagin perd son acidité naturelle, les lactobacilles ne peuvent plus assurer leur rôle protecteur contre les infections opportunistes.
L’étude SOPHY (Study on pH and Hygiene), réalisée par les Laboratoires Rottapharm, est une étude italienne multicentrique nationale, avec comme objectif de mesurer le pH vaginal des femmes d’âges variés et d’évaluer les effets de l’hygiène intime rigoureuse sur une série des paramètres cliniques. Actuellement, le projet implique 3 000 gynécologues et 30 000 femmes, de la puberté à la ménopause.
Extraits naturels végétaux.
Les premiers résultats, présentés à l’occasion du congrès sur la reproduction humaine à Venise, portent sur 2 500 femmes qui ont utilisé quotidiennement (une ou deux fois par jour) pendant quatre semaines une des émulsions lavantes de la gamme Saugella, à base d’extraits naturels végétaux de plantes ( Salvia officinalis, Thymus vulgaris et Chamomilla recutita) en fonction de leur période génitale. Ainsi, les femmes fertiles ont utilisé Saugella Dermoliquide (extrait de sauge) ; les femmes enceintes, allaitantes ou en situation à risque d’infections vaginales ont utilisé Saugella Antiseptique Naturel (sauge et thym), et les femmes ménopausées ont utilisé Saugella Poligyn (camomille et sauge). A propos de l’usage des plantes médicinales, citons des travaux qui ont démontré l’activité du thymol sur l’adhésion des bactéries à la paroi vaginale ainsi que sur l’altération des cellules de Candida albicans.
Pour le Dr Bohbot, l’une des conclusions importantes de l’étude est que l’utilisation quotidienne externe de la gamme Saugella ne perturbe pas le pH vaginal (et même les valeurs moyennes de pH élevées en début d’étude se sont rapprochées des valeurs normales en fin de traitement). En outre, les données de cette étude renforcent l’idée qu’il faut poursuivre la lutte contre les habitudes hygiéniques et vestimentaires inadaptées (favorisant l’apparition de vaginoses bactériennes ou de mycoses), notamment le port de sous-vêtements en tissu synthétique et l’utilisation régulière de protège-slips. Comme le montrent les résultats, après les traitements à base de thym, la flore vaginale a retrouvé une composition normale dans 97 % des cas (45,7 % au début du traitement) et la présence des symptômes vulvo-vaginaux (prurit, brûlure, oedème et érythème vulvo-vaginal) a significativement diminué. Le traitement contenant du thym et de la camomille a permis de diminuer de moitié le nombre des femmes présentant les symptômes vulvaires gênants liés à la ménopause. Enfin, le traitement à la sauge a montré une action favorable sur la consistance et la couleur des sécrétions vaginales.
A noter l’arrivée sur le marché d’un nouveau produit, Saugella Intilac, à base d’acide lactique et de maltodextrines, substrat pour la croissance des lactobacilles, dont l’ambition est de rééquilibrer la flore vaginale pour limiter les récidives de vaginoses bactériennes.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Rottapharm, avec la participation des Drs J.-M. Bohbot (institut Fournier) et C. Benvenutti (Rottapharm).
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