DAVID AYALA interprète l'auteur douloureux du « Théâtre et son double ». La mise en scène écrase un peu les mots déchirants, les éclairs affectifs et les imprécations d'un grand esprit. Mais on est touché. Qui aime Artaud, qui s'interroge sur les questions qu'il a laissées ouvertes, ne peut qu'être touché par cette tentative désespérée de le rejoindre, de donner une idée de ses pensées si fortes et si douloureuses à la fois.
David Ayala ne cherche pas à ressembler à Antonin Artaud, il cherche une ressemblance intérieure, il cherche à donner le sentiment au spectateur que l'on peut comprendre Antonin Artaud et sans doute ne pourrait-il pas l'interpréter avec un engagement aussi profond de toute sa personne s'il ne le connaissait pas très bien.
Le corpus proposé est difficile : il s'agit des notes préparatoires à la fameuse conférence du Vieux-Colombier, le 13 janvier 1947. Textes fragmentaires, notes. Rien de suivi. Des bribes biographiques. Après neuf années d'internement, dont trois à Rodez, dans le service du docteur Ferdière, Artaud est de retour à Paris. En séjour libre à Ivry, chez le docteur Delmas.
Le comédien et les metteurs en scène, Jacques Bioulès et Lionel Parlier, ont réuni des extraits de « Histoire vécue d'Artaud Mômo » et des « Cahiers de Rodez » (œuvres complètes d'Artaud chez Gallimard). Ces metteurs en scène demandent à l'interprète une agitation perpétuelle, et notamment le font sans cesse écrire, en général sur le plateau, à la craie. C'est une idée, mais qui se délite en étant trop appuyée. Souvent, on aimerait que David Ayala soit immobile, simplement face à nous, avec les mots déchirants d'Antonin Artaud. Ce qui nous touche, ici, c'est la sensibilité de David Ayala et la force des mots d'Artaud.
Théâtre de Paris-Villette, dans le cadre de la programmation du théâtre de la Ville. A 20 h 30 du mardi au vendredi, 16 h le dimanche. Jusqu'au 22 octobre. Durée : 1 h 50 sans entracte (01.42.74.22.77).
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