LE PERSONNEL de la Collégiale, un service spécialisé en gériatrie du groupe hospitalier Hôtel-Dieu (Assistance publique des hôpitaux de Paris, AP-HP) situé dans le 5e arrondissement parisien, s'est mis en grève les 15 et 16 septembre pour protester contre les économies imposées par sa direction.
Des décisions qui vont aggraver, selon les soignants, des conditions de travail déjà fort pénibles - le manque d'effectifs les empêche déjà de prendre leurs jours de RTT.
La direction de l'Hôtel-Dieu a tenté d'expliquer sa stratégie auprès d'une dizaine d'agents le 17 septembre ; la délégation est repartie avec le sentiment d'avoir été menée en bateau. Aucune des revendications inscrites dans les cahiers qui circulent dans l'hôpital depuis février - remplacements des postes vacants, maintien de tous les postes et de chaque agent à son poste - n'a été satisfaite, selon les syndicats. « La direction ne nous a pas entendus et s'est même acharnée à nous faire taire, écrivent la CGT et FO dans leur compte-rendu de la réunion . Elle nous a redit qu'ils étaient en difficulté, qu'ils nous comprenaient et que nous allions bientôt voir la fin du tunnel. »
La Collégiale, du fait de sa petite taille, est le service de gérontologie le plus cher de toute l'AP-HP, argumente la direction de l'Hôtel-Dieu, qui cherche à faire des économies sur les activités autres que soignantes (administrative, logistique et technique). Les syndicats CGT et FO dénoncent avec fermeté ces décisions : « Les réponses de la direction, ce sont exactement les mesures d'économies contenues dans le plan d'équilibre de la directrice générale (de l'AP-HP, Rose-Marie Van Lerberghe, Ndlr), 240 millions d'euros pendant quatre ans, 60 millions d'euros par an que les syndicats de l'AP-HP ont rejetées. »
Actuellement, seulement 120 des 135 lits de la Collégiale sont officiellement ouverts. Malgré cela, les soignants, en sous-effectif en raison de départs et d'arrêts maladie, sont épuisés. Pour alléger leur charge de travail, la direction vient d'annoncer la fermeture temporaire de 10 lits supplémentaires, dans l'attente du recrutement de nouvelles infirmières et aides-soignantes. La structure disposera de l'ensemble des emplois nécessaires en janvier 2005, elle pourra à nouveau fonctionner normalement, assure la direction de l'Hôtel-Dieu.
Mais le personnel semble douter des intentions de sa direction : l'annonce récente du transfert, en début d'année 2005, des lits de l'hôpital Charles-Foix d'Ivry vers l'Hotel-Dieu, « sans personnel supplémentaire », a constitué la goutte d'eau. « Quelle honte (...), nous ne pouvons plus soigner nos patients (...), nous ne voulons pas être complices des conséquences du manque de personnel sur les malades », s'indignent les syndicats CGT et FO.
Le ras-le-bol est tel que le personnel de la Collégiale s'est réuni la semaine dernière en assemblée générale avec les syndicats CGT et FO, et s'est prononcé en faveur de la reconduction. Le mouvement a donc repris mais pour une durée illimitée. Les syndicats de personnel demandent un rendez-vous d'urgence à la direction générale de l'AP-HP pour trouver une issue à la crise.
Grève à la Collégiale de l'Hôtel-Dieu
Le personnel dénonce la restriction des moyens
Publié le 26/09/2004
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Source : lequotidiendumedecin.fr: 7598
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