UNE PARTIE du personnel soignant de nuit de l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) est en grève illimitée depuis le 10 février, pour obtenir une réduction du temps de travail. La moitié de l’équipe de nuit suit le mouvement, selon la direction – mais, pour un représentant du personnel, 68 personnes sur 73 sont en grève.
L’établissement, privé à but non lucratif, est un adhérent de la Fédération des établissements hospitaliers et d’assistance privés à but non lucratif (Fehap). La convention de la Fehap prévoit une durée de travail hebdomadaire de 35 heures de nuit comme de jour pour le personnel non médical. Les grévistes de l’hôpital américain veulent ramener cette durée à 32 h 30, à l’instar de ce qui se passe dans les hôpitaux publics depuis le 1er janvier 2004. Le personnel de la fonction publique hospitalière avait obtenu cet aménagement spécifique pour récompenser la pénibilité du travail de nuit.
A la Fehap, on explique que le secteur privé non lucratif n’a pas opté pour le passage aux 32 h 30 pour le personnel de nuit, en raison des sérieuses difficultés causées par le passage aux 35 heures – les hôpitaux privés non lucratifs estiment que l’application des 35 heures à leur secteur a été moins bien financée qu’à l’hôpital public.
La direction de l’hôpital américain de Neuilly rappelle que l’établissement n’est pas un hôpital public, sans pour autant fermer la porte aux discussions. «Un processus de concertation était en cours depuis deux semaines à propos de l’organisation du travail de nuit», précise un proche de la direction, qui s’étonne de cette grève surprise, déclenchée au lendemain d’une réunion «ayant débouché sur un projet d’accord». Les syndicats de personnel à l’origine de l’appel à la grève n’ont pu être contactés pour donner leur version des faits.
Sur le terrain, le fonctionnement des services n’est pas altéré, assure la direction. Les grévistes ne peuvent être réquisitionnés, car l’établissement n’a pas vocation à exercer le service public. Bien qu’il ne dispose pas d’un service d’urgences, l’hôpital a l’habitude de prendre en charge les cas urgents vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Pour assurer la continuité des soins aux cent vingt personnes actuellement hospitalisées, la direction a mobilisé des cadres de jour et fait appel à des intérimaires. Des interventions ont également été déprogrammées.
Intégralement financé par des dons privés, l’hôpital américain – agréé, mais non conventionné – compte 187 lits de chirurgie, de médecine et d’obstétrique. Cinq cents médecins et chirurgiens libéraux lui apportent leur collaboration.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature