Dans une cuisine, un coin laboratoire. Un microscope, un crayon, du papier et des échantillons de cerveau. Un jeune professeur espagnol, Santiago Ramon y Cajal (1852-1934) ouvre le champ des neurosciences. A l'époque, on croit que les neurones sont attachés les uns aux autres et forment un gigantesque filet. C'est la théorie réticulaire, que soutient l'Italien Camillo Golgi. Lequel, avec du dichromate de potassium et du nitrate d'argent, parvient à marquer un neurone isolément et annonce qu'un axone émet de nombreuses collatérales.
Fils d'un médecin de bourgade, étudiant médiocre, obsédé par l'art, le bodybuilding et les échecs, Cajal se passionne pour le cerveau. En 1887, il prend connaissance de la méthode de marquage de Golgi, étudie du tissu embryonnaire et des cerveaux de souris et d'oiseaux. L'oeil rivé sur son microscope, il découvre que les axones ont une extrémité et forment des contacts (que, plus tard, Charles Sherrington appellera synapses) avec les dendrites d'autres neurones. Excédé par les lenteurs de la publication, il crée son propre journal mais cela n'a aucun impact. Alors, il se rend à Berlin à un congrès. Fascination. Confirmation. Prix Nobel en 1906, avec... Golgi. Dans leurs discours à Stockholm, ils énoncent leurs théories... opposées !
" Nature " du 22 septembre 2005, p. 481.
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