Après « la Divine Comédie » de Dante illustrée par Miquel Barcelo, paraissent en deux volumes, dans la collection Empreintes, les cinq premiers livres de la Bible illustrés en exclusivité par Eduardo Arroyo, ce peintre de la « nouvelle figuration » en recherche permanente de correspondances entre image et langage.
Partie majeure de l'Ancien Testament, le Pentateuque - qui regroupe la Genèse, l'Exode (volume 1), le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome (volume 2) - raconte les débuts de l'humanité, depuis la création du monde jusqu'à l'établissement du peuple d'Israël en Terre promise. Le texte est publié dans la traduction volontairement contemporaine des Editions Bayard : sous la direction de Frédéric Boyer, pour la première fois, des spécialistes des textes et des langues bibliques ont travaillé avec des écrivains contemporains, permettant ainsi une lecture renouvelée de ce monument littéraire. Quant aux illustrations d'Eduardo Arroyo, elles sont une succession d'images novatrices et audacieuses : réalisées avec des techniques variées comme le collage, l'aquarelle, l'huile, la photo, etc., elles proposent une vision artistique inattendue, poétique et moderne. De la belle ouvrage.
La Bible. Le Pentateuque en deux volumes illustré par Eduardo Arroyo, Editions France Loisirs, chaque volume 312 p., 44,50 euros, les 2 volumes en coffret prestige, 59 euros.
Une bible du XVIe siècle
C'est en 1555 qu'est parue cette traduction en français de la Bible réalisée par Sébastien Castellion, humaniste catholique devenu réformiste, qui a choqué aussi bien les catholiques que les érudits ; écrivant dans une langue révolutionnaire pour l'époque et influencé par des écrivains comme Rabelais ou les poètes de la Pléiade, il n'a pas hésité à créer lui-même des néologismes. Confisqué dès sa publication, jamais réédité, ce texte ne subsiste aujourd'hui qu'en cinq ou six exemplaires.
Trois spécialistes - le poète Jacques Roubaud, l'exégète Pierre Gibert et Marie-Christine Gomez-Géraud - ont travaillé pendant quatre ans à rendre accessible, sous le nom de « Bible nouvellement translatée par Sébastien Castellion », cet ouvrage de 3 000 pages illustré de gravures de l'auteur, présenté par les éditions Bayard sous coffret (environ 170 euros). Pour son directeur Frédéric Boyer, « c'est la redécouverte d'un trésor de la littérature de la Renaissance, c'est aussi une contribution à l'histoire des idées, un témoignage historique sur la liberté de conscience et les guerres religieuses ». Car Sébastien Castellion s'est battu en son temps contre toute lecture fondamentaliste des textes sacrés, menant un combat soutenu en faveur de la tolérance religieuse.
A noter que cette plongée dans les textes anciens fait suite chez Bayard à la parution en 2001 de « la Bible. Nouvelle traduction », une traduction à l'inverse très contemporaine et qui a connu un immense succès, renouvelé ce printemps avec la version au format de poche.
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