Aux Français, Jean-Marie Le Pen a fait seize propositions. L'une d'elles - la numéro 12 - concerne le champ sanitaire.
« Sauvegarder la santé » est le but que s'est fixé le candidat du Front national. Et la réalisation de ce programme passe à ses yeux par deux voies : la révision du fonctionnement des caisses d'assurance-maladie et l'assurance d'une « protection sociale identique pour tous les Français ». Le projet général de Jean-Marie Le Pen, s'il pose au fil de ses chapitres d'autres principes touchant de près ou de loin les professionnels de santé - celui du « respect de la vie de son origine à son terme » est ainsi mis en avant, tout comme celui de « la protection contre les risques alimentaires, bactériologiques et chimiques » - ne va pas plus loin.
Pour en savoir plus, il faut avoir vu à la télévision le spot de campagne qu'a consacré Jean-Marie Le Pen aux questions sanitaires ou bien se référer à un document adressé par son mouvement à certains responsables de syndicats de médecins, d'infirmières, de kinés ou de dentistes : le « Programme Santé du Front national ». Une plaquette dans laquelle le constat est fait que le système de santé français est « à la dérive », que le « rationnement des soins » y est à l'uvre, que les médecins de ville, comme les autres libéraux de la santé, font l'objet d'une « main mise (...) tant au plan financier, intellectuel, professionnel, qu'éthique », que, d'un point de vue plus global encore, « la régionalisation de la santé » est en marche, « voulue par l'Europe et le mondialisme ».
Assurance-maladie : ouverture à la concurrence
Pour redresser la barre, les recettes du Front national tiennent en une formule : « Il convient d'abroger les ordonnances Juppé et de réformer la totalité du système. » Dix ingrédients sont réunis, à commencer par celui de l'ouverture à la concurrence de l'assurance-maladie. Une assurance-maladie dont l'architecture aura été revue et corrigée. Un seul organisme, sous tutelle de l'Etat et non des syndicats, remplacera le régime général et les caisses particulières. Financé par « un prélèvement à la source très diminué et par une TVA sociale », il sera chargé de prendre en compte « le gros risque ». Aux assurances privées et aux mutuelles de gérer « le petit risque ». Par ailleurs, une « caisse des étrangers travaillant en France » sera créée.
Du côté des médecins plus particulièrement, le FN prône une « révision du système conventionnel ». Il ne faut plus « lier les professionnels de santé de quelque manière que ce soit aux assureurs des malades », précise le programm e. « Responsabilisés », placés sous le seul « contrôle éthique d'ordres professionnels », les médecins « échapperaient » ainsi « aux RMO, sanctions, quotas »...... La libre installation, la liberté de prescription seraient « préservées ». Prenant acte de la pénurie médicale et paramédicale, le Front national supprime le numerus clausus.
Considérant que le système de santé doit faire face à « l'arrivée massive d'étrangers sous-qualifiés », il y institue la « préférence nationale ». Rappelons que dans nos colonnes, Jean-Marie Le Pen s'est déclaré favorable à la revalorisation tarifaire des généralistes libéraux.
A l'hôpital, le FN se propose de supprimer la carte sanitaire, de réformer des schémas régionaux d'organisation sanitaire (SROS) qu'il apparente à des « outils de planification aveugle ». Les hôpitaux de proximité doivent être maintenus et les « grands pôles type Pompidou » limités. Une « refonte complète » des urgences est prévue. Le rôle des Agences régionales de l'hospitalisation (ARH) doit être revu à la baisse. Médecins et soignants libéraux seront incités à venir travailler à l'hôpital public.
Dans le secteur privé, le FN souhaite que « l'autonomie de gestion des cliniques » soit préservée.
En matière de bioéthique enfin, le Front national annonce la couleur sans ambages : il veut légiférer « en priorité » sur l'embryon, réviser les lois sur l'IVG, « interdire » le clonage et l'euthanasie.
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