UN TRAVAIL expérimental chez le chien montre que des injections de polyéthylène glycol (PEG) réalisées dans les 72 heures qui suivent une blessure médullaire grave peuvent éviter un dommage spinal irréversible chez la majorité des animaux traités. Même si la blessure initiale est potentiellement paralysante, la solution de PEG empêche les cellules nerveuses de se rompre irrémédiablement, laissant la possibilité d'une cicatrisation spontanée, commentent Richard Borgens et coll. (centre de recherche vétérinaire, Purdue University, Indianapolis).
« Nos observations montrent que les injections de PEG constituent un ajout simple et dénué d'inconvénients au traitement conventionnel après traumatisme médullaire », indiquent les auteurs.
« Pratiquement 75 % des chiens traités par PEG ont été capables de retrouver une vie normale. »
Les tests de laboratoire avaient montré que les polymères hydrophiles, qui possèdent des propriétés de surfactant et se présentent sous la forme de triblocs, permettent d'obturer des interruptions faites dans la membrane cellulaire. On a ensuite exploité cette propriété sur des cobayes en utilisant le PEG (polyéthylène glycol) pour réparer des axones médullaires après des atteintes spinales standardisées. Des études aux résultats similaires ont été réalisées en utilisant un copolymère (le Polyxamer 188 ou P 188).
Dans les 72 premières heures.
L'équipe rapporte avoir traité dix-huit chiens paraplégiques, âgés de deux à huit ans, dans les 72 premières heures après un traumatisme médullaire à l'aide de PEG ajouté au traitement vétérinaire standard (injections de stéroïdes, rééducation physique avec nage, ablation chirurgicale de fragments osseux). Un autre groupe de seize animaux a été traité avec du P 188. Des comparaisons ont été réalisées avec vingt-quatre autres chiens qui n'ont reçu que le traitement standard et aussi avec des observations antérieures de suites de traumatismes médullaires chez des chiens.
L'amélioration a été évaluée sur le désir de mouvement, les perceptions douloureuses profondes et superficielles et la transmission des influx à travers le tissu nerveux (potentiels évoqués somatosensoriels).
Dans les deux semaines qui ont suivi le traitement, plus de la moitié des chiens a été capable de se tenir debout ou de marcher.
Les résultats ont été moins bons chez les chiens qui ont reçu le P 188.
Les mesures de l'évolution au bout de six à huit semaines ont montré une récupération particulièrement rapide en comparant aux groupes historiques.
Les traumatismes des cellules nerveuses provoquent un affaiblissement de la membrane qui se rompt. Ensuite, des produits qui s'échappent des cellules nerveuses en train de mourir envoient un signal de suicide aux cellules avoisinantes, provoquant une réaction en chaîne qui tue un plus grand nombre de cellules que le traumatisme initial. C'est à la suite de ce phénomène que des dommages médullaires irréparables surviennent, cause de paralysie irréversible. Le PEG interrompt le processus en réparant le dommage membranaire initial.
« Journal of Neurotrauma », décembre 2004.
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