Si en 2002, le nombre de victimes d'accidents de la route a sensiblement diminué, il y a eu encore 7 230 morts (- 6,3 % par rapport à 2001) et 137 523 blessés (- 10,7 %). La vitesse est impliquée dans un accident sur deux, l'alcool, dans un accident sur trois, l'absence de ceinture, dans un accident sur cinq.
Au-delà de ces trois principales causes d'accidents, les malaises, dont 25 % seraient d'origine cardio-vasculaire, seraient responsables d'accidents corporels dans moins de 1 % des cas. Les maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité en France, font-elles courir un risque aux patients eux-mêmes et à la collectivité dès qu'ils prennent le volant ?
Pour le Pr Daniel Thomas (président de la Fédération française de cardiologie), « si certaines cardiopathies peuvent être à l'origine d'une incapacité subite, les statistiques semblent montrer que leur responsabilité dans la survenue d'accidents corporels est relativement faible, certainement inférieure à celle d'autres affections, comme les troubles de la vision, les troubles psychiatriques, l'épilepsie ou la simple fatigue. En outre, la maladie cardiaque responsable de la survenue d'un accident est, dans de très nombreux cas, méconnue : c'est le premier symptôme de la maladie (syncope, mort subite, malaise) qui en est la cause ».
Les arythmies (arythmie ventriculaire, brady-arythmie et arythmie supraventriculaire), les syndromes coronariens aigus, les apnées du sommeil, l'insuffisance cardiaque sont les affections qui peuvent être responsables de troubles aigus de la motricité ou de la conscience, sources d'accidents de la circulation.
Dès lors que la maladie est connue et traitée, il est fondamental que le médecin aborde systématiquement la question de la conduite automobile, qu'il donne au patient des informations précises sur sa maladie, avec conseils à l'appui :
- éviter la conduite rapide de façon à pouvoir stopper rapidement en cas de symptômes prémonitoires ;
- éviter la conduite en période postprandiale ;
- éviter les périodes de circulation difficile, les longs trajets sans période de repos ;
- interdiction formelle de changer une roue en cas de crevaison, de pousser soi-même sa voiture ;
- porter sur soi une mention de sa maladie et de tous les traitements prescrits, en particulier en cas de traitement anticoagulant.
En revanche, il n'y a aucune dérogation particulière concernant le port de la ceinture de sécurité. Les conséquences du non-port de la ceinture en cas d'accident sont sans commune mesure avec la gêne subjective signalée par certains patients.
En pratique, le patient cardiaque, dont la maladie est traitée et contrôlée, et qui a été informé et conseillé, peut continuer à conduire sans risque pour lui-même et pour les autres, conclut le Pr Daniel Thomas.
Des réunions dans toute la France
Le programme qui va être lancé par les Laboratoires Aventis est destiné aux médecins généralistes et aux cardiologues désireux d'obtenir l'information la plus récente sur la prévention des accidents de la route chez les patients atteints d'une maladie cardio-vasculaire.
Un tour de France de réunions Cur au volant*, consacrées à l'ensemble des données actuellement disponibles, sera proposé dès ce mois-ci. La réunion de lancement aura lieu le 27 mars à Paris. Elle sera suivie de six autres : le 3 avril à Strasbourg, le 10 avril à Lille, le 15 avril à Lyon, le 17 avril à Rennes, le 22 avril et le 16 mai à Bordeaux.
Conférence de presse organisée par les Laboratoires Aventis, avec la participation du Dr Thierry Girard (Laboratoires Aventis), de Francis Oziol (ministère des Transports), des Prs Daniel Thomas (président de la Fédération française de cardiologie) et Albert-Alain Hagege (hôpital européen Georges-Pompidou, membre de la Société française de cardiologie), des Drs Patrick Goldstein (vice-président du SAMU de France) et Arnaud Lazarus (Société française de cardiologie).
* Renseignements : Maïté Kantzler, tél. 01.53.92.72.07.
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