Elections législatives
Pour les législatives, le Parti socialiste ne réchauffe pas les plats, mais les accommode.
Combinaison du projet qu'il vient, en vain, de défendre dans le cadre de la présidentielle et d'une réponse nouvelle aux messages délivrés par les Français au cours des deux tours de cette même élection, le programme du PS, que défend la maire de Lille et ancienne ministre de l'Emploi et de la Solidarité du gouvernement Jospin, Martine Aubry, se veut « ancré à gauche » et refuse « la surenchère de mesures catégorielles ».
Le renforcement des services publics est une de ses propositions majeures, au sein de laquelle la santé est présentée comme « une priorité nationale ».
Le PS s'y attaque en empruntant huit directions. Une couverture maladie universelle (CMU) étendue, un meilleur remboursement des soins dentaires et optiques sont à l'ordre du jour, ainsi que la réduction des « inégalités de santé ». Le Parti socialiste veut par ailleurs que l'hôpital public soit « d'une qualité équivalente partout en France » et annonce qu'il donnera aux hôpitaux, de manière « accélérée et renforcée », les effectifs nécessaires à l'application des 35 heures.
Les socialistes assurent de leur « soutien » les médecins et les infirmières soumis à des contraintes particulières (ils évoquent les zones rurales, les quartiers en difficulté, la question des gardes et celle de la participation aux réseaux de soins).
Le lancement de grands programmes de recherche européens pour le SIDA, la maladie d'Alzheimer ou les maladies génétiques est prévu, tout comme, en matière de bioéthique, la fixation d' « un certain nombre d'interdits » comme le clonage reproductif.
En se promettant d' « engager une seconde étape de la décentralisation », le PS laisse entendre que ce mouvement pourrait concerner aussi les « services de santé » en général, et l'hôpital en particulier. L'organisation d'états généraux des services publics, au cours desquels la parole sera donnée aux usagers, est programmée. Ces réunions seront un préalable à toute négociation avec les organisations syndicales des services concernés.
Réforme des cotisations patronales
Dans le domaine du financement de la Sécurité sociale, le PS retient une mesure défendue lors de la présidentielle par un tandem insolite formé par Jean-Pierre Chevènement et Robert Hue, mais qui n'avait pas eu les faveurs du candidat Jospin. « Pour que le poids des cotisations patronales ne nuise pas à l'embauche, pour que la Sécurité sociale désormais universelle soit financée sur l'ensemble de la richesse produite et non sur les seuls salaires, nous transférerons progressivement l'assiette des cotisations patronales sur la valeur ajoutée des entreprises, écrivent les socialistes, en précisant : « Il s'agit pour nous de valoriser les entreprises qui embauchent ». L'opération risque de coûter cher, Martine Aubry en convient, aux industries du pétrole, de la chimie, et de la pharmacie.
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