Bien qu'ils viennent d'horizons différents, Geneviève Berger et Jacques Servier sont à l'unisson pour rappeler aux pouvoirs publics une évidence : il y a et il y aura de plus en plus une corrélation entre l'effort de recherche et de développement d'un pays et la baisse de son taux de chômage. Jacques Servier ajoute, en parlant plus spécifiquement du médicament : « La recherche, c'est l'avenir ; les économies immédiates et/ou la paresse risquent de coûter très cher. »
L'enjeu du partenariat CNRS-Servier est donc de contribuer au développement d'une recherche pharmaceutique compétitive, en allant de la recherche exploratoire jusqu'au développement clinique, et en impliquant deux secteurs majeurs du CNRS : la chimie et la biologie, sans oublier l'ingénierie. L'interdisciplinarité est au cur du partenariat, avec la souplesse : l'accord-cadre favorise le travail en réseau et prévoit même, quand cela est nécessaire, l'échange de chercheurs entre le CNRS et le groupe de recherche Servier.
Trois types de partenariat
En pratique, les partenariats CNRS-Servier sont de trois types : identification et validation de nouvelles cibles thérapeutiques ; recherche de molécules actives sur les cibles biologiques nouvellement identifiées ; collaborations à caractère plus technologique (comme en atteste le prototype de synthétiseur automatisé de petites molécules organiques mis au point par l'équipe de Jean Neimark, CNRS Strasbourg, en collaboration avec l'institut Servier).
Environ 80 % de ces partenariats concernent la cancérologie et les maladies métaboliques (diabète, obésité). Les autres collaborations portent sur les pathologies cardio-vasculaires et liées au vieillissement.
Le partenariat en cancérologie est bien illustré par les dérivés de l'acronycine, alcaloïde ayant des propriétés tumorales larges sur les tumeurs solides, mais qui présente deux inconvénients majeurs : une très faible puissance et une mauvaise solubilité dans l'eau. Le S-23 906 synthétisé par Michel Koch et François Tillequin (université Paris-V - CNRS) améliore très nettement ces deux paramètres, avec, notamment, une activité in vitro multipliée par 20. Des résultats qui laissent espérer l'entrée de ce composé en phase de développement clinique.
Partenariat gagnant-gagnant
Geneviève Berger et Jacques Servier ont également insisté sur la dynamique gagnant-gagnant qui doit animer le partenariat CNRS-Servier, ce qui passe par la copropriété des résultats et des brevets issus du partenariat (les modalités d'exploitation de nouveaux médicaments étant notamment prévues). Mais, au-delà de ces aspects contractuels, la confiance et l'engagement mutuel restent les ingrédients indispensables à la réussite du mariage entre recherche publique et recherche privée, entre recherche fondamentale et recherche appliquée.
Conférence de presse CNRS-Servier avec Geneviève Berger, Jacques Servier, Bernard Pau (CNRS, directeur du département des sciences de la vie), Jean-Claude Bernier (directeur du département des sciences chimiques), Laurent Perret (président de la R&D Servier) et Emmanuel Clanet (directeur de la recherche, Servier).
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