UNE ENQUÊTE RÉALISÉE à l’initiative des Laboratoires Pierre Fabre Oral Care, et soutenue par le ministère de la Santé, avait pour objectif de faire l’état des lieux de la prise en charge des maladies parodontales au cabinet dentaire.
Réalisée auprès de 1 490 chirurgiens-dentistes français, pendant une semaine en juin 2005, elle a inclus 9 607 patients dont la moyenne d’âge était de 47,6 ans. Tous les patients retenus pour l’étude souffraient d’une affection parodontale (inflammation gingivale, saignement, douleurs, déplacement ou mobilité dentaire d’origine parodontale), même si le motif de consultation n’était pas cette pathologie. L’échantillon des patients inclus reflète tout à fait la population fréquentant les cabinets dentaires, les femmes, plus soucieuses de leur santé dentaire, étant majoritaires (57 %). Parmi les patients étaient inclus « des patients en maintenance » (22 %), c’est-à-dire déjà soignés et consultant pour leur suivi.
Saignements et douleurs.
De cette enquête, il ressort que les premiers motifs de consultation pour les patients sont les saignements gingivaux (40 %) et les douleurs dentaires (33 %). Les praticiens constatent que « le parodonte est délaissé », que les signes d’alerte sont négligés, qu’un laps de temps très long (parfois plusieurs mois) existe entre le début des symptômes et la consultation. L’examen clinique a révélé que 70 % des patients ont du tartre, 64 % des saignements gingivaux quotidiens, et 45,2 % des poches parodontales traduisant une évolution déjà sévère, irréversible de la maladie. Ces chiffres confirment le besoin important en soins parodontaux, même si la population étudiée est déjà sensibilisée puisqu’elle réclame des soins dentaires. La présence de tartre, point de départ du processus inflammatoire de la gencive chez un si grand nombre de patients, est alarmante.
Pourtant, les praticiens sont à l’écoute du patient et, lors de l’interrogatoire minutieux, recherchent les causes possibles du mauvais état parodontal : mauvaise hygiène ou inefficace, diabète, polymédication, tabagisme...
L’orientation vers le généraliste.
A l’issue de la consultation, la prise en charge des patients par les dentistes interrogés dépend du degré de l’atteinte parodontale. Dans les atteintes sévères, les dentistes omnipraticiens ont tendance à diriger vers un confrère spécialisé en parodontie. Ils insistent sur une visite chez le médecin généraliste car l’état gingival est souvent en relation avec l’état de santé générale du patient (diabète, grossesse, maladies cardio-vasculaires, hémopathies...).
La prise en charge chez le dentiste consiste en un détartrage soigneux manuel ou aux ultrasons et des conseils d’hygiène et d’arrêt du tabac pour les patients qui fument. Dans 80 % des cas, le praticien enseigne une technique d’hygiène adaptée, personnalisée. Il conseille une brosse à dents, du fil dentaire, des brossettes interdentaires et, dans 90 % des cas, un bain de bouche antibactérien et un révélateur de plaque pour voir si les conseils d’hygiène sont respectés et les techniques de brossage comprises par les patients. Ils rappellent qu’une gencive saine est une gencive rose non douloureuse, sans saignement même lors du brossage.
Il est à noter que, lors de cette enquête, 34 % des patients ayant consulté de façon spontanée étaient des fumeurs contre 26 % des patients en maintenance. Cet écart significatif montre l’efficacité du travail des praticiens en matière de prévention, notamment sur la sensibilisation à l’aspect nocif du tabagisme.
D’après une conférence de presse organisée par les Laboratoires Pierre Fabre Oral Care . Intervenants : Pr Edmond-Pierre Benque (Toulouse) et Dr Jean-Marc Dersot (Paris).
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