Je suis dans le TGV Paris-Annecy. La ville d'Annecy est ma résidence et voilà déjà quasi deux heures que nous voyageons lorsque l’on demande un médecin dans la voiture numéro X. Je m’y rends et trouve un individu pâle et qui se sent mal.
En échangeant avec lui pour comprendre un peu ce qui se passe, je découvre que c’est un entrepreneur du bâtiment qui habite un village le long du lac d’Annecy et qui revient de Bâtimat, une foire pour les gens du bâtiment qui s’est tenue à Paris.
Il semble qu’il ait « pas mal arrosé » ce temps de visite. Je l’allonge les jambes relevées et lui serre un peu l’arrière du cou pour permettre au sang d’irriguer au maximum son cerveau. Il semble aller nettement mieux et je décide de retourner à ma place en lui indiquant fermement qu’il doit rester encore un moment allongé.
Trousse d'urgence a minima
Peu de temps après on réclame par haut-parleur le médecin qui était intervenu à la même voiture. Je m’y rends et retrouve la même personne pour lequel j’étais intervenu qui ne m’a pas écouté et s’est relevé trop vite et me semble dans un état tel que je demande au contrôleur s’il a une trousse d’urgence médicale à me fournir.
C’est oui et il me l’apporte. Elle ne contient vraiment que peu de choses pour moi qui connais ce qui est nécessaire pour les urgences, d’autant que j’ai été médecin instructeur à la Sécurité Civile. Toutefois il y a un tensiomètre et un stéthoscope.
Sa TA est à 8-5. Dans la trousse, il n’y a pas ce dont j’ai besoin. Je dis donc au contrôleur qu’il faut absolument descendre le patient à Mâcon et le faire transporter à l’hôpital d’urgence. Il me dit que nous venons juste de dépasser Mâcon.
Escale à Lyon-Part-Dieu
Je sais que notre train doit éviter Lyon et passer par la gare de l’aéroport de ce qui était Lyon-Satolas, maintenant Lyon-St Exupéry. Je dis au contrôleur que ce monsieur n’est pas en état de continuer le trajet jusqu’à Annecy ni même Chambéry où se situe la prochaine possibilité de le laisser dans un hôpital. C’est impératif.
Par le téléphone intérieur il joint le conducteur du train qui par radio joint le régulateur et le contrôleur m’apprend que le train sera détourné par Lyon-Part-Dieu.
Effectivement, le train s’arrête dans Lyon même comme prévu secondairement et de surcroit, le SAMU est là, sur le quai de la gare, attendant la personne qui a nécessité ce détournement du train. Comme je suis intervenu à sa demande en temps que médecin, le contrôleur me demande mes coordonnées comme cela est prévu.
Quelques jours plus tard la personne pour laquelle je suis intervenu me téléphone et me remercie de mon intervention. Elle me signale qu’elle a été gardée quelques heures à l’hôpital et qu’ensuite, son état de santé étant satisfaisant, quelqu’un de sa famille est venu la rechercher en voiture depuis la Haute-Savoie pour lui permettre de rentrer chez lui sans attendre un train.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature