Avec l’avènement de la haute technologie, la médecine a fait un grand pas en avant. En témoignent l’invention de la pompe à insuline et les premiers indicateurs de glycémie. Et avec la bionique, discipline née dans les années 60, et qui marie l’électronique à la génétique, la biologie à la technique, la prise en charge du diabète de type 1 est en train de véritablement changer de visage. Avec le pancréas bionique, les traitements conventionnels seront sans doute bientôt dépassés.
Pour un contrôle automatique et continu de la glycémie
Le pancréas bionique de première génération avait donné, en 2010, des résultats très encourageants chez des adultes diabétiques de type 1 traités pendant 27 heures en milieu hospitalier. Mais les dispositifs portables proposés alors aux diabétiques ne permettaient de corriger les niveaux de sucre dans le sang que dans un seul sens : lorsqu’ils sont trop bas, en invitant le malade à ingérer du sucre, ou lorsqu’ils sont trop hauts en délivrant une dose d’insuline. Le nouveau pancréas bionique portatif développé par une équipe de la Boston University (BU) fait appel à un dispositif technologique à la fois accessible et sophistiqué. Il n’y a pas une seule pompe hormonale, mais deux, l’une distribuant de l’insuline, l’autre du glucagon, et surtout une « appli » ultraperformante composée d’un troisième boitier se connectant à un iPhone qui communique sans fil avec les autres boitiers pour afficher un moniteur de glycémie. Ce dispositif fonctionne donc de manière automatique.
Une étude randomisée, en "cross over", effectuée auprès de 20 adultes et de 32 adolescents âgés de 12 à 21 ans par Le Dr Edward Damiano et ses collaborateurs de l’université de Boston a démontré que le dispositif se montre plus efficace que les pompes à insulines conventionnelles puisqu’il régule l’équilibre glycémique significativement mieux que la pompe à insuline classique, avec une glycémie moyenne de 1,33 g/l chez les adultes et 1,38 g/l chez les adolescents, et 2 fois moins d’hypoglycémies chez les premiers et 2 fois moins d’interventions pour hypoglycémies chez les seconds.
Cette étude pilote a ainsi montré que comparativement à la pompe à insuline seule, l’ajout d’un dispositif pouvant délivrer du glucagon de manière automatisée couplé à un boîtier de mesure en continu pourrait nettement améliorer les glycémies moyennes et diminuer les épisodes d’hypoglycémie à la fois chez les adultes et les adolescents souffrant d’un diabète de type 1.
Si des études sont en cours pour confirmer ces résultats préliminaires très prometteurs, les scientifiques continuent aussi à améliorer le prototype (combiner les trois dispositifs en un seul).
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