Alimentation et cancer

Le pain et le rein

Publié le 24/10/2006

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LES PERSONNES qui ont la plus forte consommation de pain auraient-elles un risque accru de développer un carcinome du rein ? C’est en tout cas ce que suggère une étude italienne publiée dans l’« International Journal of Cancer » (publication en ligne du 20 octobre). Des travaux antérieurs ont déjà montré que l’alimentation joue un rôle dans le risque de cancer rénal, mais ils n’ont pas permis d’indiquer quels sont les aliments délétères et les aliments bénéfiques. La nouvelle étude, conduite par Francesca Bravi (institut de recherche pharmacologie Mario Negri, Milan) a porté sur 2 301 personnes. Entre 1992 et 2004 ont été enrôlés 767 adultes ayant un carcinome rénal et 1 534 sujets contrôles. En plus d’un recueil de données sociodémographiques, de mesures anthropométriques, du mode de vie, des antécédents médicaux, un questionnaire alimentaire comportant 78 items a été administré à tous les participants. Si l’on considère cinq quintiles en fonction de la quantité de pain consommée, il apparaît que les sujets du quintile le plus élevé ont un OR de développer un cancer du rein de 1,94 par rapport à ceux du quintile le plus bas. Pour la consommation de pâtes et de riz, l’OR est de 1,29. A l’opposé, le risque de cancer diminue avec la consommation de volaille, de fruits et de légumes. L’association avec l’apport élevé en céréales (pain, pâtes, riz) pourrait être dû à l’index glycémique élevé de ces aliments et à leur possible implication dans les « Insuline-Like Growth Factors ». L’association inverse avec les fruits et les légumes pourrait être due à leur contenu en micronutriments (caroténoïdes, flavonoïdes, phytostérols). Pour les auteurs, une alimentation comportant un apport modéré en céréales et élevée en fruits et en légumes pourrait avoir un impact favorable vis-à-vis du cancer du rein.

Le Quotidien du Mdecin