Les médecins libéraux sont favorables à l’ouverture, avant la fin de l’année, de discussions tripartites avec l’Union nationale des caisses d’assurance-maladie (Uncam) et les organismes complémentaires (Unocam) sur la création d’un secteur optionnel. Ils restent néanmoins très vigilants et posent des préalables aux réunions. «Nous assistons à un premier pas de l’assurance-maladie et des complémentaires, ce qui est satisfaisant»,commente le Dr Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (Csmf). Il est primordial de définir un nouveau secteur d’exercice simple et attrayant pour les médecins des secteursI etII. Surtout, il faut faire en sorte que ce secteur optionnel s’adresse bien à tous les médecins, en particulier aux anciens chefs de clinique, et pas aux seuls chirurgiens. L’accord du 24août 2004 précise que toutes les spécialités sont concernées. Il doit être respecté.» Une position bien éloignée de l’analyse des responsables de l’assurance-maladie obligatoire et complémentaire qui envisagent de limiter le bénéfice de ce secteur aux seuls chirurgiens.
Le président de la Csmf souligne que le taux de dépassement autorisé dans le cadre de ce secteur sera une clé de son succès. Le président de la Csmf doit rencontrer le président de l’Unocam pour voir quelles sont ses «marges de manoeuvre».
Pour le Dr Dinorino Cabrera, «il est grand temps que cette réunion tripartite, attendue depuis deux ans, se tienne enfin». Le président du Syndicat des médecins libéraux (SML) pose des conditions : «Le conseil de l’Uncam doit se prononcer une fois pour toutes et les mandats de négociation du directeur de l’Uncam et du président de l’Unocam ne doivent être fermés ni d’un côté ni de l’autre. Surtout, les complémentaires ne doivent pas essayer de tordre le cou au secteurII ou le secteur optionnel ne verra jamais le jour.»
Le Dr Cabrera souhaite lui aussi que les discussions sur ce nouveau secteur portent sur l’ensemble des spécialités médicales, avec «éventuellement une grille applicable différemment entre les spécialités cliniques et les plateaux techniques lourds». Le président du SML envisage, même s’il n’en est pas question aujourd’hui, la mise en place d’un secteur optionnel pour les médecins généralistes ; ce secteur pourrait, par exemple, être abordé lors des prochains débats sur la convergence des médecins référents avec le dispositif du médecin traitant.
Du côté des chirurgiens, premiers concernés par les discussions à venir, le Dr Philippe Cuq rappelle, sceptique, que le secteur optionnel a été évoqué la première fois en 1993… sans suite. Le président de l’Union des chirurgiens de France (Ucdf) souhaite que «l’on ne se trompe pas encore une fois» en voulant ouvrir ce secteur à tous les médecins spécialistes. «Les problèmes se posent avant tout aujourd’hui aux spécialistes des blocs opératoires: chirurgiens et anesthésistes, affirme le président de l’Ucdf. Un dermatologue n’a pas de problèmes de responsabilité civile médicale (RCP), de gardes de nuit ou de recrutement des jeunes.»
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