UN NOUVEAU programme national de lutte contre le VIH/sida et les IST (infections sexuellement transmissibles) va succéder au plan 2001-2004. Les orientations ont été définies par le ministère de la Santé et de la Protection sociale, l'Institut de veille sanitaire (InVS) et l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé), grâce à la collaboration des professionnels de santé et les partenaires associatifs. Ses objectifs sont conformes à ceux qui ont été fixés par la loi relative à la politique de santé publique du 9 août 2004 : réduire de 20 % l'incidence des cas de sida en cinq ans ; réduire de 30 % la mortalité attribuable aux hépatites chroniques ; réduire l'incidence des gonococcies et de la syphilis dans les populations à risque et la prévalence des chlamydioses et de l'infection à HPV2. Deux autres objectifs concernent essentiellement la population féminine. Le premier est d'offrir un dépistage systématique des chlamydioses chez 100 % aux femmes à risque d'ici à 2008. Le second vise à réduire de 2,5 % par an le cancer du col de l'utérus en améliorant le taux de couverture du dépistage qui doit atteindre 80 % des femmes de 25 à 69 ans.
Le premier domaine d'intervention est la prévention et le dépistage : l'accent est mis sur l'éducation, la sensibilisation au dépistage et à l'utilisation du préservatif. Les campagnes seront menées par l'Inpes, à la fois en population générale et en direction des populations (homosexuels et migrants, hétérosexuels ayant des pratiques à risque) ou des territoires, particulièrement touchés, considérés comme prioritaires : Aquitaine, Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Provence-Alpe-Côte-d'Azur et les départements français d'Amérique. Dans certains groupes, le dépistage de l'infection à VIH et des différentes IST va être renforcé et coordonné.
Deuxième point : la prise en charge thérapeutique et le suivi : la qualité et la précocité de la prise en charge, aujourd'hui encore trop tardive, doivent être améliorées. Le programme prévoit, grâce à une réforme des Cisih (centres d'information et de soins de l'immunodéficience humaine), une harmonisation de la prise en charge sur l'ensemble du territoire. L'attention sera portée à la lutte contre l'échec thérapeutique et les résistances, le soutien à l'observance et à l'éducation thérapeutique. De même seront pris en compte les problèmes spécifiques aux enfants, aux adolescents et aux femmes (formes galéniques et interactions médicamenteuses).
Le programme comprend aussi un volet solidarité et lutte contre les discriminations. En 2005, le nombre de places en appartement de coordination thérapeutique sera augmenté de 25 % (150 places supplémentaires).
Un comité national regroupant les principaux partenaires sera chargé du suivi du programme et s'appuiera sur le travail des groupes thématiques qui vont être mis en place dans les régions (en particulier les régions prioritaires).
Les crédits alloués en 2005 restent stables par rapport au plan précédent : 64 millions d'euros se répartissant en 37,5 millions alloués à la lutte contre le VIH/sida, 15,4 à la réduction des risques auprès des usagers de drogues et 11,7 aux actions menées par l'Inpes (communication et outils de prévention).
Campagnes grand public et ciblées.
Pendant le mois de décembre, l'institut va d'ailleurs mener une série d'actions de prévention à destination du grand public et des populations cibles. Jusqu'au 9 décembre, des spots seront diffusés sur l'ensemble des chaînes hertziennes et sur certaines chaînes du câble et du satellite. La campagne intitulée, « Restez fidèle au préservatif » se poursuivra (du 9 au 22 décembre) par la diffusion de trois films qui mettent l'accent sur le risque de transmission du VIH et des IST et qui sont chacun destinés à trois publics différents : jeunes célibataires, homosexuels et personnes originaires d'Afrique subsaharienne. Deux sites seront mis en ligne à la fin de l'année, l'un à destination des jeunes, l'autre pour les homosexuels.
Différentes actions spécifiques s'adressent aux populations migrantes. Un programme intitulé « 15 femmes contre le sida » sera par exemple diffusé sur TV5 : des modules de 18 modules de 30 secondes mettent en scène des femmes célèbres issues de la communauté africaine et antillaise et qui témoignent de leur volonté de se battre contre l'exclusion et le tabou (du 1er au 8 décembre). Un feuilleton radiophonique (Radio Orient) de 12 épisodes, écrit et joué par des Maghrébins, campe trois jeunes musiciens de raï confrontés à des situations à risque dans une cité de Marseille. Le même type d'opération sera réalisé en direction de la population d'origine haïtienne et dans les départements français d'Amérique. Les professionnels de santé pourront se procurer sur le site du Comède (comité médical pour les exilés)* un guide pratique de prise en charge médico-psychosociale des migrants-étrangers en situation précaire. De même, l'Inpes* met à leur disposition un document sur le dépistage du sida chez les patients migrants-étrangers
Sites www.leguideducomede.org et www.inpes.sante.fr.
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