O NZE heures, dans le très exigu service des urgences (SAU) de l'hôpital Avicenne de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.
Entre cinq malades qui patientent sur des brancards, Alain Lhostis, adjoint (PC) au maire de Paris, chargé de la santé et des relations avec l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), commence une visite surprise de l'établissement. L'opération est la première du genre pour celui qui vient d'être intronisé président suppléant du conseil d'administration de l'AP-HP.
Avec son équipe, Alain Lhostis a traversé en minibus la rive droite de Paris, délaissant l'espace d'une matinée les boiseries de l'Hôtel de Ville pour rencontrer les professionnels d'un hôpital longtemps mal traité par sa maison-mère.
Les urgences (SAU et unité d'hospitalisation), le scanner, l'IRM, un service de cancérologie... : le nouveau Monsieur Santé de la mairie de Paris sillonne Avicenne, piloté par un directeur qui ne veut cacher aucune face de son établissement, pas même la « très moche ». La troupe arpente les couloirs, emprunte des ascenseurs, monte et descend des escaliers, piétine la pelouse sur laquelle devrait s'élever dans quelques années un nouveau bâtiment. Alain Lhostis découvre et commente « Elle n'est pas terrible, cette galerie ! », peste contre les lenteurs des procédures centralisées de l'AP-HP, notamment pour les passations de marché, trouve que, malgré tout, Avicenne ne présente pas une si mauvaise figure « Il fait vieux, mais il ne fait pas cradingue. »
En cours de route, les infirmières comme les médecins sont invités à décrire leurs conditions de travail, à formuler leurs doléances. « Il faut revendiquer un peu, si vous ne me demandez pas à moi, à qui allez-vous demander ? », les encourage Alain Lhostis. « On n'a pas de lits d'aval, certains de nos patients passent la nuit ici », se hasarde une infirmière des urgences, tandis que le médecin responsable de l'unité d'hospitalisation du SAU n'hésite pas : « Nos sujets de satisfaction sont quand même peu nombreux. » Aux personnels comme à leurs représentants syndicaux, le président du conseil d'administration de l'AP-HP explique qu'il entend bien désormais croiser leurs avis « d'experts de terrain » avec ceux des experts plus classiques avant de prendre quelque décision que ce soit.
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