Le principal souci du Dr Olivier Wong, médecin généraliste à Paris, était les toilettes. Dans ses anciens locaux, alors que l’entrée de l’immeuble situé dans le XVe arrondissement de la capitale, était, elle « parfaitement accessible » aux personnes handicapées, les portes du cabinet n’étaient pas assez larges pour faire passer une personne en fauteuil roulant. La largeur moyenne d’une porte est, en effet, de 73 cm tandis que le passage d’un fauteuil roulant nécessite d’au moins 10 cm de plus de chaque côté : 93 cm en tout donc. On devait donc déplacer le patient sur un « fauteuil de transfert » pour le faire accéder aux salles d’attente et de consultation.
Comment résoudre le problème de toilettes non adaptées ? Le bail professionnel du Dr Wong et de ses deux consœurs touchant à sa fin, la décision a été vite prise : acheter un local qui correspond aux codes de l’urbanisme. Pour ce faire, pas besoin d’aller trop loin. L’équipe a récemment acquis, à des experts comptables, un beau 134 m2 situé au RDC d’un immeuble moderne toujours au cœur du XVe arrondissement. De quoi réaliser un accueil spacieux, trois cabinets confortables et des toilettes finalement accessibles aux patients en fauteuil ! Pour les travaux, l’équipe de blouses blanches a fait appel à un architecte expert dans le domaine de la santé. Il fallait que le nouveau cabinet soit « complètement aux normes sur le plan du handicap », comme le prévoit la loi pour 2015, mais aussi « complètement aux normes sur le plan d’un cahier des charges d’un cabinet médical », explique le Dr Wong.
20 à 30 000 euros de travaux
Pour lui, les deux choses ne sont pas dissociables. Ils ont donc profité du déménagement pour faire des travaux d’insonorisation et garantir ainsi à toute leur patientèle une « confidentialité totale ». Murs blancs, parquet couleur chêne, mobilier sobre et élégant… Mais surtout, de la place pour circuler : que ce soit dans l’entrée, dans le couloir, dans la salle d’attente, dans le cabinet, les portes et les passages font au moins 93 cm. En outre, des détails qui changent tout, pas de paillasson à l’entrée et un interphone spécifique pour le cabinet qui permet d’ouvrir simultanément les deux portes qui séparent l’entrée de l’immeuble du cabinet.
Seul hic, le Dr Wong en convient, cet interphone n’est pas en braille. Trop coûteux, selon lui. « Trois fois le prix d’un interphone normal », estime-t-il. Les médecins ont décidé de reporter à plus tard cette dépense. D’autant que, pour ce chantier, ils n’ont bénéficié d’aucune aide. Des travaux qui ne sont sans doute pas à la portée de toutes les poches : 20 000 à 30 000 euros pour des toilettes aux normes (largeur de portes suffisante, interrupteurs à la bonne hauteur, présence d’une barre d’appui). Pour agrandir les ouvertures, le Dr Wong évalue un coût, par porte, d’environ 5 000 euros comprenant une étude de faisabilité (pour savoir si le mur est porteur ou s’il est possible d’abattre des cloisons pour élargir les passages), la menuiserie, la peinture, l’insonorisation. Pour ceux qui ne pourraient pas se permettre de tels travaux, des « astuces » existent, néanmoins, pour coller le plus possible à l’accessibilité : posséder un fauteuil de transfert et un plan incliné en bois (qui peut être posé et enlevé au besoin) est, selon le Dr Wong, le minimum pour accueillir, dans son cabinet, des patients en fauteuil roulant.
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