DE NOTRE CORRESPONDANTE
EN 2004, des discussions avaient été engagées entre le ministère de la Santé et les régions pour faire participer celles-ci aux instances de décision des Agences RH. Plusieurs d'entre elles s'étaient montrées intéressées, en particulier la Picardie, la Basse-Normandie, la Bourgogne et l'Auvergne.
Mais un an plus tard, des rumeurs sur la participation financière exigée des régions dissuadaient la plupart des candidates.
«La Direction des hôpitaux et de l'offre de soins n'avait pas très envie de voir les élus entrer dans le processus de décision», explique Michel Autés, vice-président du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais, en charge de la santé. Des bruits ont circulé concernant un « ticket d'entrée » pour les régions : l'accès aux ARH aurait été réservé à celles qui acceptaient de participer à hauteur de 90 % aux investissements hospitaliers…
Ces rumeurs – non corroborées depuis – ont suffi à décourager les régions candidates.
IRM et scanners supplémentaires.
Toutes ont donc abandonné, sauf le Nord-Pas-de-calais, qui a décidé de tenter l'expérimentation.
Pour entrer dans la commission exécutive, le conseil régional a accepté de verser 50 millions d'euros sur quatre ans. Un effort que la Région ne regrette pas.
Sa participation lui a en effet permis de faire entendre sa voix : la dernière révision du Schéma régional d'organisation sanitaire (SROS), qui vient d'intervenir, entérine l'installation de 17 IRM (au lieu des quatorze prévues) et de 14 scanners (au lieu des six annoncés). Sur l'ensemble du SROS, le total atteindra donc 24 IRM et 40 scanners.
«Nous n'avons pas une stratégie du toujours plus. Mais notre retard en matière d'équipements ne nous permettait pas d'assurer une bonne prise en charge des patients. Grâce à ces investissements, nous approchons les standards d'équipement européens. Ce saut qualitatif va nous permettre de réduire les délais d'attente et surtout d'améliorer le suivi de nombreuses pathologies, impossible avec l'imagerie conventionnelle», explique-t-on au conseil régional.
Très concernée par les problèmes de santé, même s'ils ne sont pas de sa compétence propre, la Région va continuer à s'investir, financièrement et politiquement, dans ce domaine. Mais elle ignore quelle forme prendra cette participation… Les Agences régionales de Santé ne prévoient pas d'inclure des élus dans leurs rangs. «Nous espérons au moins que les textes permettront une expérimentation de participation des collectivités», souligne Michel Autés.
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