LE PRÉSIDENT de la Fédération hospitalière du Nord - Pas-de-Calais, Claude Galametz, réclame des moyens supplémentaires pour sa région. Lors de la visite dans le Nord d'Annie Podeur, directrice de l'hospitalisation et de l'offre de soins (Dhos, du ministère de la Santé), il a proposé la mise en place d'un dispositif exceptionnel pour redresser les indicateurs régionaux.
A situation de crise, dispositif de crise. Devant les très mauvais chiffres de mortalité régionale qui situent le Nord - Pas-de-Calais en queue de peloton des régions françaises, Claude Galametz a décidé de faire entendre sa voix au nouveau gouvernement. Il demande notamment le financement intégral de l'hôpital par la T2A (tarification à l'activité), comme c'est le cas pour les cliniques privées. «La région ne joue pas les pleureuses. Elle réclame simplement son dû. Actuellement, la moitié du budget des hôpitaux provient d'une dotation modulée en fonction de l'activité. Comme nos établissements ont une forte activité en raison de l'état de santé de la population, cette péréquation nous prive de 55millions d'euros par an. Nous avons de moins bons indicateurs qu'ailleurs et nous devons payer pour les autres. Ce n'est pas supportable.»
Outre un rééquilibrage des dotations, Claude Galametz a suggéré à Annie Podeur la création d'un fonds régional d'innovation en santé – sorte de préfiguration des « agences régionales de la santé » promises par Nicolas Sarkozy. Doté d'un budget de 50 millions d'euros par an sur cinq ans, ce fonds permettrait de financer des mesures transitoires, comme la création d'une quinzaine de postes de chefs de clinique dans les disciplines déficitaires pour rattraper le déficit régional dans ce domaine, ou l'installation de référents hospitalo-universitaires dans chaque bassin de population.
Plus généralement, le responsable régional de la FHF suggère une meilleure utilisation du «temps médical, afin d'optimiser les moyens». «L'hôpital ne peut plus rester replié sur lui-même. Dans le Pas-de-Calais, par exemple, quatre hôpitaux géographiquement proches –Lens, Douai, Béthune et Arras– assurent à longueur d'année une permanence de soins la nuit pour… une opération tous les deux jours. Immobiliser un bloc et une équipe de cinq personnes n'a pas de sens. Il faut mettre en place des coopérations entre établissements.»
Dans le collimateur également du responsable nordiste, le secteur privé qui ne s'inscrit pas dans la permanence des soins : «Pourquoi une IRM subventionnée par l'Etat ne fonctionne-t-elle que la journée? De même, en cancérologie, pourquoi le privé se cantonne-t-il aux interventions programmées la journée et la semaine, alors qu'il assure 75% des actes? Aujourd'hui, le secteur privé se doit de rentrer dans la permanence des soins.»
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