La réforme du plus gros service de santé public au monde, le National Health Service, est résolument en marche. Après une pause dans les débats parlementaires au printemps sous la pression des professionnels et des patients, qui redoutent une privatisation du NHS, les parlementaires britanniques ont remis la question à l’étude en septembre.
Signe des temps, le NHS a annoncé ce jeudi qu’une entreprise privée britannique, Circle, va récupérer la gestion de l’hôpital Hinchingbrooke à Huntington, dans l’est de l’Angleterre, le 1er février 2012. « Il s’agit d’une nouvelle forme de gestion révolutionnaire », a commenté le NHS au sujet de ce montage encore jamais vu outre-Manche, où seuls certains services d’établissements de santé sont gérés par le secteur privé. « Il ne s’agit pas d’une privatisation. Le personnel et les biens de l’établissement resteront au sein du NHS », précise le communiqué de presse. « Sans ce partenariat, l’avenir de Hinchingbrooke aurait pu être incertain. Maintenant, nous avons une solution qui vise à rembourser la dette de l’hôpital qui s’élève à près de 40 millions de livres (46 millions d’euros) », s’est défendu le NHS. L’entreprise Circle empoche, de son côté, un contrat de 1,2 milliard d’euros, pour la reprise de la gestion de cet établissement de 300 lits.
Unison, premier syndicat britannique de la fonction publique, a déjà exprimé « de grosses inquiétudes concernant les emplois ». « Circle est actuellement dans une situation vulnérable et le rachat pourrait conduire à un 2e Southern Cross, en faisant poser des risques pour les patients », a-t-il estimé, évoquant la quasi-faillite du plus gros opérateur privé de maisons de retraite, qui gérait 750 établissements.
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