Une étude chez des hommes hypertendus

Le nébivolol préserve la fonction sexuelle

Publié le 04/06/2007
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MALADIE polyfactorielle, souvent liée à une dysfonction endothéliale avec diminution de l'activité NO endothéliale responsable de la vasorelaxation artérielle, la dysfonction érectile représente un marqueur de risques des maladies cardio-vasculaires. De ce fait, chez tout patient souffrant de dysfonction érectile, le praticien se doit de rechercher systématiquement d'autres pathologies ou facteurs de risque associés tels qu'une maladie coronarienne, une hypertension artérielle, une artérite des membres inférieurs, un diabète ou une hypercholestérolémie. Bien souvent, le cardiologue se trouve donc au premier plan de la prise en charge de cette pathologie, ce d'autant que l'hypertension représente un facteur indépendant de dysfonction érectile et que les traitements antihypertenseurs peuvent favoriser la survenue d'une dysfonction érectile.

Une activité vasodilatatrice.

Classe de référence recommandée dans le traitement de l'hypertension artérielle, les bêtabloquants ont été, dans le passé, moins prescrits du fait de leurs effets indésirables, notamment sur la fonction sexuelle. L'arrivée de bêtabloquants « nouvelle génération », qui possèdent un profil de tolérance plus neutre vis-à-vis des troubles de l'érection, apparaît donc tout à fait intéressante.

Dernier-né de ces bêtabloquants « nouvelle génération », le nébivolol (commercialisé sous le nom de Nébilox par Negma- Lerads) présente un profil pharmacologique associant une activité bêta 1-bloquante cardio- sélective et une activité vasodilatatrice médiée par le NO, lui permettant ainsi de participer à l'amélioration de la dysfonction endothéliale. Le profil de tolérance du nébivolol sur la fonction sexuelle a été comparé au cours d'une étude (B. Boydak et coll.) chez 131 hommes hypertendus nouvellement diagnostiqués. Ces hommes étaient âgés en moyenne de 47,3 ± 4,6 ans, étaient tous mariés et n'avaient pas eu au préalable d'épisodes de dysfonction érectile. Après quatre semaines de traitement par placebo, les patients ont été randomisés en trois groupes et traités pendant douze semaines : nébivolol 5 mg/j (n = 43), aténolol 50 mg/j (n = 44), aténolol 50 mg/j + chlorthalidone 12,5 mg/j (n = 44) ; en l'absence de réponse sur l'hypertension au bout de quatre semaines de traitement, les doses étaient doublées. Evaluée par un questionnaire au bout de douze semaines, la satisfaction sexuelle (nombre de rapports satisfaisants par mois) était significativement diminuée sous aténolol (3,7 au lieu de 7 avant traitement ; p < 0,01) et sous aténolol + chlorthalidone (2,8 vs 6,4 ; p < 0,01). En revanche, le nombre d'épisodes sexuels satisfaisants est resté constant dans le groupe recevant le nébivolol (6,4 avant traitement et 6 durant le traitement), montrant que les patients hypertendus peuvent voir leur hypertension traitée efficacement sans pour autant avoir un retentissement de ce traitement sur leur vie sexuelle.

Déjeuner-débat organisé dans le cadre du Salon cardiologie pratique, en partenariat avec les Laboratoires Negma-Lerads, auquel participaient N. Danchin, M.-H. Colson et F. Dievart.

&gt; Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8178