PLUSIEURS GRANDS essais (US Carvedilol, Copernicus, Cibis II, Merit HF) ont montré l’efficacité sur la morbi-mortalité de certains bêtabloquants indiqués dans l’insuffisance cardiaque chronique (ICC), alors que d’autres données (Best) suggèrent que tous les bêtabloquants n’apporteraient pas le même bénéfice. La classe thérapeutique des bêtabloquants (considérés d’ailleurs pendant longtemps comme contre-indiqués en cas d’IC) est hétérogène, comportant des molécules aux propriétés pharmacologiques spécifiques.
Le nébivolol, déjà indiqué dans l’HTA essentielle, se caractérise par une double activité bêt 1-bloquante cardiosélective et vasodilatatrice périphérique (NO modulé). Il est désormais indiqué, en association avec les traitements conventionnels, dans l’ICC stable, légère à modérée, du sujet âgé de plus de 70 ans, quelle que soit la fraction d’éjection du ventricule gauche (Fevg).
L’étude SENIORS (Study of the Effects of Nebivolol Intervention on Outcomes and Rehospitalisation in Seniors with Heart failure), randomisée, contrôlée contre placebo, a été menée chez plus de 2 000 patients dont l’âge moyen était de 76 ans (plus de 75 ans pour la moitié d’entre eux) ; ce sont les données de Seniors qui ont motivé l’extension et le libellé de l’AMM.
Les patients avaient un âge proche de celui de la majorité des insuffisants cardiaques. Des études d’observation avaient déjà évalué l’effet de bêtabloquants chez les sujets âgés, mais aucun essai randomisé contrôlé n’avait eu la puissance suffisante pour faire la démonstration d’une efficacité dans l’ICC chez le sujet âgé.
Fraction d’éjection ≤ 35 mm Hg ou hospitalisation.
Les patients avaient une ICC avec Fevg inférieure ou égale à 35 % ou au moins un épisode dans l’année précédente d’hospitalisation pour décompensation congestive d’une ICC. Un tiers des patients avaient une Fevg préservée, ce qui n’est pas rare à ces âges.
Le critère d’évaluation principal était composite : mortalité toutes causes ou hospitalisation pour cause cardio-vasculaire. Les patients recevaient pendant vingt et un mois soit un placebo, soit du nébivolol à une posologie initiale de 1,25 mg/j, progressivement augmentée tous les quinze jours jusqu’à éventuellement 10 mg. Une réduction significative de 14 % de la morbi-mortalité cardio-vasculaire évaluée sur le critère principal a été observée quelle que soit la Fevg, avec un traitement bien toléré.
Une étude échocardiographique sur un an dans un sous-groupe de 104 patients montre qu’en cas de Fevg basse le nébivolol a significativement réduit le volume télésystolique du ventricule gauche et augmenté la fraction d’éjection gauche.
Nantes, 18e congrès du Collège national des cardiologues français.
Débat en collaboration avec le Laboratoire Negma-Lerads. Modérateur : J.-L. Dequeker (Bayonne), avec les Prs J.-Y. Artigou (Paris) et D. Herpin (Poitiers).
Nebilox dans l’ICC
Le traitement de l’ICC stable par Nebilox doit être assuré par un médecin ayant l’expérience de cette prise en charge. La mise en route du traitement et l’augmentation progressive des doses (comprimé 5 mg quadrisécable) nécessitent une surveillance particulière pendant au moins deux heures afin de s’assurer de la bonne tolérance.
L’augmentation progressive et prudente des doses s’effectue sur trois à six semaines (début : 1,25 mg/j) ; la dose maximale est de 10 mg, la dose optimale est variable selon les sujets.
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