Le mouvement de grève totale et illimitée déclenché lundi dans les cliniques afin d'obtenir une rallonge budgétaire de 915 millions d'euros (6 milliards de francs) destinée à aligner les salaires des personnels de ce secteur sur ceux du public a, semble-t-il, porté ses fruits en partie.
Un rendez-vous était prévu hier entre les responsables de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP), à l'origine du mouvement avec la Coordination nationale des médecins exerçant en cliniques (CNMC), et le directeur de cabinet d'Elisabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, qui avait déclaré quelques heures auparavant : « Nous allons aider les cliniques privées pour leur permettre de mieux payer leur personnel de garde, de mieux rémunérer leurs gynécologues-obstétriciens ou leurs infirmières, nous l'avons déjà fait pour des montants très importants et nous allons continuer à le faire. »
La ministre n'a pas voulu s'engager sur le montant financier qu'elle pourrait verser aux cliniques ; elle estime qu' « il faut évaluer le juste niveau de l'aide publique », car même si « ce sont des établissements privés », ils « participent au fonctionnement de notre système de santé ».
Le mouvement a été très inégalement suivi selon les régions. Selon la FHP, il a été « très massivement suivi dans l'ouest » de la France, « un peu moins » sur la ligne Paris-Lyon-Marseille. A Tours, sur 11 cliniques, 9 étaient en grève lundi, selon le Dr Xavier Pouyat, membre de la CNMC. De même, si en Alsace la mobilisation semblait faible, dans le Sud-Ouest, le mouvement était très suivi.
Tandis que la FHP « espérait très fort » une ouverture du gouvernement, les 1 300 cliniques de France recevaient un soutien appuyé de l'opposition. Le secrétaire général du RPR, Serge Lepeltier, estime que la grève des cliniques privées est « la conséquence du grave échec du gouvernement en matière de politique hospitalière ». Le pouvoir, ajoute-t-il, « joue le pourrissement de la situation, voire, par idéologie, la disparition à terme de l'hospitalisation privée ».
Le délégué général de l'UDF, Hervé Morin, dénonce « la politique de gribouille du gouvernement » et s'insurge « contre le traitement différencié entre les cliniques privées et l'hôpital public ». Alain Madelin, président de Démocratie libérale, estime « plus que jamais nécessaire une réforme globale du système hospitalier comportant une harmonisation tarifaire » entre les deux secteurs : « A mission égale, tarification égale. »
En revanche, le porte-parole du PS, Vincent Peillon, dit « comprendre le mouvement qui se déroule dans les cliniques privées, même si on peut être un peu interrogatif sur la philosophie qui le sous-tend ».
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