L ES leucotriènes (LTs) représentent une cible pharmacologique de choix pour le traitement de l'asthme. Sécrétés notamment par les macrophages pulmonaires (LTs cystéinés) et les cellules recrutées lors de l'inflammation bronchique, ce sont de puissants bronchoconstricteurs et pro-inflammatoires contribuant au recrutement des éosinophiles et à la genèse de l'hypertrophie du muscle lisse. Contrairement à ce que l'on pensait, les corticoïdes ne bloquent pas la synthèse de LTs.
Chez l'enfant asthmatique, souligne le Pr Ph. Devillier (Reims), les concentrations urinaires en leucotriènes cystéinés, plus élevées que chez le non-asthmatique, sont corrélées au degré d'obstruction bronchique et augmentées après une crise d'asthme induite par l'effort. Chez l'adulte, elles augmentent après provocation allergénique et prise d'aspirine (asthme induit par les AINS). Les leucocytes d'asthmatiques adultes allergiques et de sujets atopiques non asthmatiques peuvent générer cinq fois plus de LTs que les leucocytes de sujets sains.
Traitement en monoprise
Le montélukast (Singulair) est le seul antagoniste des LTs commercialisé en France pour l'adulte et l'enfant de 6 à 14 ans (dès 2 ans aux Etats-Unis). Chez l'enfant, le traitement, en monoprise, est administré à la dose de un comprimé à 5 mg/jour le soir, à distance d'un repas pour une meilleure biodisponibilité. Le VEMS est amélioré dès la première heure. Les effets anti-inflammatoires sont mesurés par la réduction de monoxyde d'azote (NO) exhalé : 20 % (rien sous placebo) après quinze jours ; à noter chez l'adulte une réduction avec les CSI de l'ordre de 30 % en trois semaines. Singulair est indiqué pour le traitement de fond, en association avec les corticoïdes inhalés (CSI), des asthmes légers à modérés insuffisamment contrôlés par les corticoïdes inhalés et bêta-mimétiques de courte durée d'action (AC), administrés à la demande. Plusieurs travaux en pédiatrie montrent un effet additif de Singulair aux CSI sur l'amélioration du VEMS, des symptômes (réduction des éveils nocturnes), la diminution de consommation des bêta-mimétiques AC (dès les premières semaines) et de la qualité de vie. Singulair permet de réduire la dose de CSI en maintenant la stabilité clinique, souligne le Dr J-C. Pautard (Amiens).
L'asthme à l'exercice (AIE) concerne particulièrement l'enfant. Pourtant, l'exercice, bénéfique, lui est nécessaire. La prévention passe par différentes mesures, souligne le Dr J. Just (Paris) : respiration nasale, échauffement avant un effort intense, bêta-mimétique AC (effort épisodique) et, dans tous les cas d'AIE vrai (EFR normale au repos), Singulair en monothérapie dès l'âge de six ans. Le produit a montré son efficacité (NO expiré diminué même chez les enfants recevant des CSI), sans épuisement des effets au long cours. Une étude chez le très jeune enfant (3 à 5 ans : pas d'AMM en France) montre un effet préventif. Ce traitement préventif est continu, souligne le Pr A. Grimfeld (Paris) : l'enfant est « sans cesse en mouvement ».
Paris. Symposium satellite organisé par les Laboratoires MSD dans le cadre de la Journée de l'asthme de l'enfant
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