Les réactions des syndicats de médecins libéraux
Le Dr Michel Chassang, président de la CSMF
(Confédération des syndicats médicaux français)
« A l'évidence, la cohabitation est finie et le gouvernement devrait disposer d'une très forte majorité et donc d'une certaine stabilité pendant cinq ans. Le gouvernement actuel et son action sont confortés. Nous souhaitons donc que les premiers résultats positifs engrangés la semaine dernière par les médecins se confirment et que l'on puisse bannir à jamais l'épisode douloureux de 1995. »
« Le renouveau de la politique dans ce domaine va pouvoir s'amplifier. Ce qui me réjouit, par ailleurs, c'est le résultat du Front national qui semble en net recul par rapport à la présidentielle. C'est la bonne nouvelle de la soirée. »
Le Dr Pierre Costes, président de MG-France
« J'éprouve d'abord une très forte déception devant l'importance de l'abstention. Car, en tant que syndicaliste, je suis très attaché aux représentations. A l'image de ces sociétés où, mangeant bien à sa faim, on devient difficile, je ne voudrais pas vivre dans une démocratie repue. J'appelle donc à aller voter au second tour. Pour l'après-second tour, nous serons extrêmement vigilants à MG-France sur la réforme annoncée de la régionalisation. Nous ferons tout pour que les médecins ne se retrouvent pas, sous couvert d'un discours de démocratie sanitaire régionale, avec un Etat encore plus contrôlant. »
« Par ailleurs, depuis le 5 juin, nous avons pour les généralistes un accord majoritaire. Cela n'était pas arrivé depuis quinze ans, c'est une condition d'avancée pour le ressourcement du contrat conventionnel. Construisons maintenant dans un climat apaisé. »
Le Dr Dinorino Cabrera, président du SML
(Syndicat des médecins libéraux)
« Il faut attendre les résultats du second tour, mais la tendance est telle que je ne vois pas comment elle pourrait s'inverser. Je suis content que le gouvernement ait une majorité et que l'on sorte enfin de la cohabitation. Comme il est déjà en place, les dossiers vont pouvoir avancer rapidement. On verra bien maintenant comment les réformes vont être engagées et acceptées. Mais quand on voit la façon calamiteuse dont la gauche a géré les problèmes des médecins et les engagements du président de la République sur ce sujet, on se dit que l'on a désormais une chance d'être entendus. J'ai confiance, même si l'accord de la semaine dernière n'a pas tout réglé et qu'il reste de nombreux sujets à traiter. »
Le Dr Jean-Claude Régi, président de la FMF
(Fédération des médecins de France)
« A l'évidence, les Français ont rejeté la cohabitation et donnent une majorité à l'UMP. Mais pour les médecins, les problèmes demeurent. L'accord de la semaine dernière n'a pas tout réglé, loin de là. J'espère que la nouvelle majorité aura donc une oreille plus bienveillante pour nous écouter et faire évoluer le système de santé vers plus d'espace de liberté pour les médecins. Ces derniers en ont assez des liens de subordination aux caisses et de leur assujettissement à l'évolution des dépenses de santé. Les choses ne sont pas faites et je serai donc un observateur attentif et vigilant. L'accord de la semaine dernière n'est qu'un point de départ et nous ferons en sorte de faire passer un souffle libéral dans la future convention. »
Le Dr Jacques Reignault, président du CNPS
(Centre national des professions de santé)
« Je suis frappé par le taux d'abstention. Mais il semble que le gouvernement disposera d'une majorité, ce qui donnera une certaine cohérence à son action et lui permettra d'appliquer clairement les engagements pris par le président de la République dans le domaine de la santé et qu'il a exprimés devant nos assises. Le dialogue social est déjà renoué, les réformes de fond comme la nouvelle architecture conventionnelle sont déjà bien engagées. Il reste désormais à leur donner les moyens d'être effectives. Après les médecins, d'autres professions de santé attendent une remise à niveau de leurs honoraires. C'est donc un vaste chantier qui s'ouvre. Est-ce que les moyens seront au rendez-vous ? C'est ce qui nous inquiète au vu des prévisions des déficits sociaux. »
Le Dr Jean-Gabriel Brun, président de l'UCCSF
(Union collégiale des chirurgiens et spécialistes français)
« Je prends acte du vote des Français et pense que la pseudo-droite, écartée du pouvoir pendant de longues années, va maintenant pouvoir gouverner. Nous avons besoin de décideurs politiques qui aient les moyens de leurs ambitions et qui soient responsables. On sait que M. Juppé est aujourd'hui derrière les manettes de l'UMP (Union pour la majorité présidentielle) . Nous serons donc très vigilants vis-à-vis de ses actions, que l'on sait pouvoir être redoutables. Nous ferons, comme prévu, grève totale et illimitée des soins à partir du 4 novembre (ce mot d'ordre concerne les médecins des cliniques privée, NDLR) . Au gouvernement, je dis que le repas des médecins généralistes devrait maintenant se terminer et qu'il s'agit maintenant de se pencher sur le sort des autres affamés : les pédiatres, les obstétriciens, les chirurgiens... »
Les réactions des syndicats de médecins hospitaliers
Le Dr Rachel Bocher, présidente de l'INPH (Intersyndicat national des praticiens hospitaliers)
« Tout indique que le ministre de la Santé qui est le nôtre actuellement va se maintenir après le 16 juin. Nous avons eu un premier contact avec lui la semaine dernière. Nous lui avons fait part de nos attentes. Il est certain que le type de résultats attendu pour dimanche prochain va accroître notre impatience. Nous n'attendrons pas longtemps pour voir aboutir, via des décisions précises et des actions concrètes du gouvernement, nos demandes pour l'hôpital. »
Le Dr François Aubart, président de la CMH (Coordination médicale hospitalière)
« Trois points forts dans ce premier tour. D'abord, le premier parti de France, c'est l'abstention. Ensuite, le FN et l'extrémisme en général représentent moins de 10 % des inscrits : il s'agit d'un très fort recul dont je ne peux que me satisfaire ».
« Nous pouvons, en troisième lieu, nous poser la question suivante : la cohabitation entre la société civile et la société politique sera-t-elle suffisante pour que les changements indispensables à notre société deviennent réalité. Pour l'hôpital en particulier, où les problèmes demeurent, ni les patients ni les professionnels n'ont pu s'identifier au scrutin dans une campagne marquée par la médiocrité de l'expression politique. Il n'est pas sain qu'un pays comme le nôtre n'ait pas d'adhésion forte aux projets politiques. »
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