Election présidentielle
Depuis l'annonce des résultats du premier tour de l'élection présidentielle et l'accession de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour, plusieurs syndicats de médecins sont sortis de leur réserve habituelle pour refuser le concept de préférence nationale défendu par le candidat du Front national.
« Les idées du Front national sont incompatibles avec les fondements éthiques de notre métier », estime le syndicat MG-France, approuvé dans cette opinion par le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF). « Les idées du FN sont diamétralement opposées à la déontologie médicale, au métier du médecin et à l'esprit de notre pays », affirme le Dr Chassang.
Pour autant, « le rôle d'un syndicat n'étant pas de donner de consigne de vote, nous n'en donnons pas, mais chacun aura compris ce qui lui reste à faire », a-t-il ajouté.
Le Dr Michel Chassang estime qu'il y a dans le programme de Jean-Marie Le Pen des « éléments inacceptables qui ne correspondent en aucun cas à la mission, à la fonction et à l'exercice médical ». L'Union nationale des omnipraticiens français (UNOF, qui regroupe les généralistes de la CSMF) rappelle, de son côté, que « dans la dispensation des soins, il ne saurait entrer aucune discrimination sociale ou raciale, ni aucune préférence nationale ». Quant à l'Union des médecins spécialistes (UMESPE, spécialistes de la CSMF), sous le titre « Non à la barbarie », elle explique que le thème de la préférence nationale « est inadmissible, contraire à l'éthique médicale et en désaccord profond avec ce qui a conduit les médecins à s'engager dans cette profession ».
Appels à voter Chirac
Certains syndicats, comme MG-France ou la Coordination médicale hospitalière, ont même appelé les médecins à faire barrage à l'élection de Jean-Marie Le Pen au second tour en votant pour Jacques Chirac. « La présence au deuxième tour de l'élection à la présidence de la République d'un candidat porteur de xénophobie et d'exclusion et ayant véhiculé des engagements négationnistes crée une situation de vulnérabilité majeure de notre société », estime la CMH, qui appelle à « voter massivement contre ce candidat ». L'Union confédérale des médecins salariés de France (UCMSF) et l'Union des médecins de centres de santé appellent, pour leur part, à participer à la manifestation unitaire du 1er Mai « pour faire barrage à l'extrême droite ». L'Association des médecins urgentistes des hôpitaux de France (AMUHF) appelle à voter contre l'extrême droite et donc pour Jacques Chirac. Le Syndicat national des médecins de PMI prend également position contre Jean-Marie Le Pen et appelle à manifester le 1er Mai. Le Syndicat des psychiatres d'exercice public appelle « à une mobilisation massive contre la possibilité de l'arrivée aux commandes de notre pays de l'extrême droite ». La Mutualité française, qui participera à la manifestation nationale unitaire du 1er Mai, « appelle à faire barrage à Jean-Marie Le Pen en votant Jacques Chirac ». La Chambre nationale de professions libérales demande de soutenir « sans ambiguïté la candidature de Jacques Chirac ».
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