Les Assises nationales du Cnps

Le ministre à l'écoute des libéraux de santé

Publié le 28/11/2005
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Sur le thème « La réforme de l'assurance-maladie : un an après ? », le Centre national des professions de santé (Cnps) a réuni, à Paris, une centaine de représentants syndicaux, trois ans après ses précédentes assises.
Les organisations membres du Cnps (professions médicales mais également infirmiers, pharmaciens, kinésithérapeutes, ambulanciers...) se sont pressées pour écouter
les invités d'honneur : Xavier Bertrand, ministre de la Santé, et Frédéric van Roekeghem, directeur général de l'Uncam (Union nationale des caisses d'assurance-maladie). Pour les écouter mais aussi les interpeller. « Un an après » en effet, les uns et les autres s'impatientent.

L'« interpro », un credo.
Aussitôt assis à la tribune, sous les applaudissements de la salle, Xavier Bertrand a été mis au parfum par le Dr Dinorino Cabrera, président du Cnps (et du Syndicat des médecins libéraux) : « Je vous préviens, ils sont chauds ! Ils attendent beaucoup de la réforme de l'assurance-maladie. Mais ils ont l'impression d'être restés les pieds coincés dans les starting-blocks. »
Création d'un ordre pour les infirmières, loi autorisant les esthéticiennes à pratiquer des massages... Passé un discours ministériel rassurant, les questions ont fusé, le plus souvent au nom des intérêts catégoriels. Le ministre s'en est surpris. « Je pensais être questionné sur des revendications liées à l'"interpro", a-t-il ironisé. Mais vous profitez de ma présence pour exprimer vos inquiétudes spécifiques et je le comprends : peut-être cela signifie-t-il que je ne vous ai pas assez reçus. »
L'« interpro », autrement dit cette approche qui peut améliorer la coordination entre professions de santé dans l'intérêt du patient, le ministre en a fait le credo de son intervention. Il juge que cet « alliage a toute sa place » dans de nombreuses problématiques essentielles : la permanence des soins, la démographie médicale ou encore la prévention.

Revendications justifiées.
Reconnaissant que notre système d'assurance-maladie « évolue dans des circonstances financières difficiles », Frédéric van Roekeghem a insisté lui aussi sur l'approche interprofessionnelle « tout en recherchant des marges de manœuvre pour satisfaire les revendications [particulières] souvent justifiées des professionnels ». Le ministre de la Santé a exprimé sa compréhension devant l'impatience des libéraux de santé, souhaitant que les accords professionnels en cours de négociation aboutissent rapidement.
Mais il a aussi invité l'ensemble des libéraux à s'impliquer dans le processus de maîtrise médicalisée et a refusé de repousser les pénalités financières qui entreront en vigueur le 1er janvier 2006 pour les patients qui ne respectent par les parcours de soins coordonnés. « Le ticket modérateur sera majoré, comme prévu , a-t-il rappelé. "L'interpro " doit être une force de propositions », a-t-il insisté. Une forme de reconnaissance.

> AUDREY BUSSIÈRE

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7852