Réunion de la Commission des études médicales

Le ministère veut ouvrir 4 760 postes d’interne

Publié le 15/03/2006
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LE MINISTÈRE de la Santé souhaitait sans doute éviter l’agitation qui a accompagné l’an dernier ses premières propositions de répartition des postes d’internat. Après trois mois de tergiversations, une levée de boucliers des représentants de plusieurs spécialités (pédiatrie, santé publique, médecine du travail) et une grève nationale des étudiants, 400 postes supplémentaires avaient été ouverts, pour porter le total à 4 803. Lors de la Commission nationale des études médicales (1), le ministère a indiqué que 4 760 postes devraient être offerts aux 4 667 étudiants de 6e année de médecine à l’issue des prochaines épreuves classantes nationales (ECN) les 13 et 14 juin. Comme l’an dernier, le ministère a prévu de les répartir à quasi-égalité entre les spécialités médicales (2 407 postes) et la médecine générale (2 353). Comme l’an dernier, il envisage d’ouvrir 760 postes de spécialité médicale, 550 de spécialité chirurgicale, 300 de psychiatrie, 243 d’anesthésie-réanimation, 196 de pédiatrie, 150 de gynécologie-obstétrique, 70 de santé publique, 58 de biologie et 20 de gynécologie médicale. Seule la médecine du travail devrait connaître une légère augmentation de son effectif, avec 60 postes.

Les internes de spécialité sont insatisfaits.

Selon plusieurs membres de la Cnem, cette proposition de répartition illustre la volonté du ministère de la Santé de ne pas affronter les lobbies de spécialité. «Nous sommes mécontents de ce statu quo, explique Olivier Mir, président de l’Intersyndicat national des internes des hôpitaux (Isnih). On sait que 500 à 600postes de médecine générale ne seront pas pris, que les internes de gynécologie-obstétrique et de chirurgie se marchent dessus dans certains services. Malgré cela, seulement 760postes sont ouverts dans les spécialités médicales, alors que l’on va au devant de sérieux problèmes en cardiologie, pneumologie, radiologie, rééducation fonctionnelle...» L’Isnih et l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf) souhaitent que le nombre de postes ouverts dans cette filière soit réévalué à l’occasion de la deuxième réunion de la Commission nationale des études médicales ; elle se tiendra le 13 avril pour aborder le cas des résidents en médecine générale qui passeront les ECN.

Sylvain Iceta, président de l’Anemf, trouve néanmoins un motif de satisfaction dans cette Cnem : «Le ministère a tiré les leçons de l’an dernier en proposant une faible inadéquation entre les postes ouverts et le nombre de candidats.» L’Anemf veut maintenant que le décret qui précisera la répartition par spécialité et par faculté paraisse au « Journal officiel » «bien avant les ECN», en avril.

De son côté, l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-Img) indique que la répartition de 51 %-49 % en faveur des spécialités lui paraît cohérente. Son président, Matthieu Schuers, réclame tout de même une répartition pragmatique des postes d’internat entre les facultés du nord et du sud de la France. «Il serait souhaitable de rouvrir quelques postes d’interne de médecine générale dans le Sud plutôt que de laisser près de 100postes dans certaines villes du Nord qui ne seront jamais pourvus», estime Matthieu Schuers.

(1) Composée de 29 membres représentants les facultés de médecine, les syndicats médicaux, les hôpitaux, les étudiants... la Commission nationale des études médicales est chargée de se prononcer sur le nombre de médecins à former dans chaque spécialité.

> CHRISTOPHE GATTUSO

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7920