VERS une sortie de crise rapide ? C'est ce qu'espère le ministère de la Santé, qui considère que la grève du codage à l'hôpital, suivie depuis deux mois et demi par plusieurs centaines de médecins, n'a que trop duré.
L'AP-HP a perdu 1,8 million d'euros depuis la mi-juin, une somme qui correspond aux frais financiers et qui ne sera pas récupérée. D'autres CHU sont touchés. Aux Hospices civils de Lyon, la grève creuse le déficit : 18 millions d'euros n'ont pu être encaissés, ce qui a conduit le CHU à emprunter de l'argent. Les intérêts non récupérables se montent à 200 000 euros. Le directeur général Paul Castel vient d'écrire aux médecins, pour leur demander de «cesser ce mouvement» aux conséquences «lourdes».
Pour limiter la casse, les services de Roselyne Bachelot seraient prêts à consentir une nouvelle baisse de la redevance dont s'acquittent les médecins hospitaliers qui ont un secteur privé (ils sont neuf cents en France), tout en conservant le nouveau mode de calcul adopté depuis quelques mois, qui inclut les dépassements d'honoraires. C'est du moins ce que laissent entendre les syndicats de médecins hospitaliers représentatifs, en contact régulier avec le ministère de la Santé. Mais l'idée ne convient pas au syndicat – non représentatif – à l'origine du mot d'ordre de grève. Le Syndicat national de défense de l'exercice libéral de la médecine à l'hôpital (SNDELMH) réclame un retour aux règles qui prévalaient jusqu'en 2007, à savoir une redevance calculée sur la base des tarifs conventionnels (hors dépassements). Le secrétaire général du syndicat, le Pr Alain Faye (hôpital européen Georges-Pompidou, Paris), n'en démord pas : «C'est la seule solution acceptable. Nous restons mobilisés tant que nous n'obtenons pas cela. Le ministère s'attend à une rentrée chargée, nous y participerons largement.»
Le président du conseil d'administration de l'AP-HP, le député Jean-Marie Le Guen (PS), s'est fendu d'un courrier à Roselyne Bachelot pour lui demander de trouver une solution rapide. La grève des médecins confine, écrit-il, à l'irresponsabilité.
«Notre action est au contraire éthique et responsable car nous maintenons tous les soins», réagit le Pr Faye, piqué.
À l'en croire, on semble plus proche de l'impasse que de la sortie de crise. Le SNDELMH organise une assemblée générale nationale le 19 septembre.
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