Une enquête récente a demandé à des médecins généralistes de sélectionner des patients migraineux selon leurs propres référentiels. Les résultats ont montré que parmi ces migraineux 85 % souffraient de migraine certaine ou possible, selon les critères de l'IHS. Ainsi, les experts ont pu constater que l'enseignement de la migraine aux médecins généralistes avait été intégré. Les patients choisis avaient en moyenne quinze ans d'ancienneté de migraine. « On a l'impression, explique le Dr Didier Rougemont, que les médecins généralistes ont du mal à sélectionner un patient de novo , alors qu'ils connaissent la migraine et savent en faire le diagnostic. Ne pourrait-on pas leur apporter quelques outils, des questions simples, qui leur permettent de sérier le problème et d'avancer dans leur propre certitude diagnostique. » C'est ainsi qu'est née l'idée d'une présentation à partir des questions de patients douloureux.
« Docteur, aurai-je mal toute ma vie ? Est-ce normal ? Dois-je prendre des précautions particulières ? » Le médecin généraliste doit pouvoir répondre à ces questions pour cadrer le patient, le rassurer, lui faire comprendre qu'il connaît la migraine et qu'il peut le prendre en charge. En effet, 30 % des patients se plaignent que leur médecin généraliste n'a pas fait grand chose pour eux. Mais le médecin généraliste ne dispose que de peu de temps (un quart d'heure en moyenne) à consacrer à son patient. A partir de questions simples comme : le patient a-t-il des crises ou ses céphalées sont-elles quotidiennes, le médecin doit pouvoir reconnaître la migraine et la différencier d'autres types de maux de tête comme des céphalées par abus médicamenteux. Une fois le diagnostic posé, deux ou trois questions supplémentaires peuvent être posées : combien de fois le patient souffre-t-il dans le mois ? A-t-il déjà un traitement de fond et/ou de crise ? Quel est le facteur déclenchant ? Le but étant de lui montrer qu'il connaît la migraine et qu'il est là pour la prendre en charge. L'important est de répondre à partir du facteur déclenchant (par exemple : est-ce hormonal ? Est-ce psychologique ?) pour bien cadrer le patient et le rassurer. Dans le cas de patients dont les migraines surviennent le week-end, le médecin pourra leur conseiller de se lever plus tôt afin de l'éviter. Si elle survient lors de la pratique d'un sport, il peut conseiller un échauffement plus prolongé avant l'exercice proprement dit. Enfin, à la question : « Combien de temps vais-je avoir des crises ? », faisant référence à la qualité de vie, il faut répondre en rassurant.
D'après un entretien avec le Dr Didier Rougemont, président du groupe d'information neurologique (GIN), hôpital Lariboisière, Paris
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