ENTRE 2000 et 2002, trois publications ont suggéré qu'un lien pouvait exister entre le mésothéliome pleural et un virus simien, le SV40. Ce polyomavirus de petite taille avait en effet été retrouvé par technique PCR chez 50 à 60 % des sujets d'un échantillon de près de 100 malades atteints de cancers de la plèvre.
Certains chercheurs avaient avancé que le virus, dont on connaît le pouvoir oncogène chez l'animal, aurait pu être transmis à l'homme par le biais des vaccins utilisant des polio ou des adénovirus utilisés au cours des années 1950 et 1960. Dans un deuxième temps, d'autres chercheurs ont aussi suggéré que le virus pouvait être à l'origine d'autres types de cancers : lymphomes, tumeurs osseuses, tumeur du système nerveux central.
Une souillure plasmidique.
Devant les implications cliniques d'une telle découverte, il était indispensable de confirmer cette hypothèse par des laboratoires indépendants. C'est ce qu'a tenté de faire l'équipe du Dr Lopez-Rios (New York). A l'occasion d'un travail génétique chez des sujets atteints de mésothéliome et présentant une délétion homozygote du CDKN2A, les chercheurs ont été surpris du caractère inconstant de la présence de SV40 à l'examen PCR. Ils en ont donc déduit qu'il pouvait s'agir d'une souillure plasmidique à partir d'une contamination liée à l'opérateur ou à l'environnement.
L'ensemble des recherches a été effectué une nouvelle fois dans un milieu stérile (gants jetables, charlotte et flux laminaire). Si, au cours des premiers tests, le taux de positivité du virus SV40 était de 60 %, il a été abaissé à 5 % en conditions stériles. Pour les auteurs, « à la lumière de notre expérience, il devient important de reprendre intégralement les expériences déjà effectuées afin d'éliminer les faux positifs des essais déjà publiés ».
« Lancet », vol. 364, pp. 1157-1165, 25 septembre 2004.
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