Vos malades ont lu
« Le Point », 8 mars
Il aura fallu moins de vingt ans à l'amiante pour révéler son pouvoir de nuire aux humains. C'est en effet en 1899 qu'un médecin londonien, précise « le Point », découvrait des spicules d'amiante dans les poumons d'un ouvrier du textile mort à 33 ans d'une fibrose pulmonaire. Il aura fallu encore un siècle pour que l'amiante soit définitivement banni de l'environnement, pour que les dégâts dus à l'amiante mènent les tribunaux à faire « voler en éclats » la législation actuelle en matière d'accidents et de maladies professionnelles, pour que la Cour des comptes fustige tout à la fois les pouvoirs publics, la Sécurité sociale, l'INRS et de façon plus générale le système de prévention français, pour leur gestion des risques liés à l'amiante, pour que soit proclamé haut et clair l'ampleur de « la catastrophe », soit 50 000 à 100 000 décès dus à l'amiante « dans les vingt années à venir ».
Tous les hommes ont la prostate
« Belle-Santé », mars
« Tous les hommes ont la prostate ! Tout simplement parce que la prostate n'est pas une maladie. » Comme l'explique « Belle-Santé », « votre magazine de santé pratique », c'est un organe, décrit comme « une sorte de boule ferme et souple d'environ 3,5 cm de diamètre », au rôle multiple et fondamental pour le bon fonctionnement du système génito-urinaire masculin. Et comme de beaucoup d'organes, on ne parle guère de prostate que lorsqu'elle se manifeste de façon douloureuse ou gênante, du fait d'une infection, d'un adénome ou d'un cancer. Le magazine, ayant précisé les signes des deux premiers désordres, « tordu le cou » à quelques idées reçues sur le sujet, expliqué les modalités du toucher rectal, « mentalement désagréable », mais « quasiment indolore », fournit pour finir quelques « traitements doux », finastéride compris, susceptibles d'éloigner le spectre de l'intervention.
Pour ou contre les bilans de santé
« Sélection », mars
« Sérieux, efficace et vraiment simple », le bilan offert par la Sécurité sociale tous les cinq ans à tous les assurés qui le demandent et proposé à quelques-uns, a nettement satisfait Sabine et Dominique. Chez la première en effet, ce bilan a permis de déceler une intoxication médicamenteuse avant que son foie n'en souffre trop, tandis que le second a tiré les leçons de la découverte, à l'occasion de semblable bilan, d'une hypercholestérolémie. Tout le monde, et, selon « Sélection », les médecins de ville en particulier, n'est pas aussi convaincu de l'intérêt de ces bilans. Ce sont les personnes en bonne santé qui les utiliseraient le plus, l'interprétation des résultats serait sujette à caution, les examens seraient inadaptés à la situation sanitaire actuelle... La CNAM fait pourtant des efforts pour mieux cibler les populations qui ont le plus besoin de ces bilans, soit les personnes en situation précaire, les personnes âgées ou inactives, pour adapter le choix des examens et pour former les médecins à une « véritable rencontre où l'on se donne le temps de l'échange et de la réflexion ».
Espèces perdues à jamais
« Le Nouvel Observateur », 28 février
Adieu saumons, éléphants, tigres de Java ou baleines, adieu forêts du Cameroun, d'Amazonie ou de Bornéo. Mais surtout adieu à la mulette perlière nichée dans les branchies du saumon, au bousier mangeur de crottes d'éléphant, au loriquet diadème de Nouvelle-Calédonie, et au quart, voire à la moitié d'ici à la fin du siècle, des espèces d'insectes terrestres. « Le Nouvel Observateur » n'entend pas « faire pleurer Margot » sur « les espèces charismatiques » en voie de disparition. Non que l'hebdomadaire soit indifférent aux menaces qui pèsent sur des espèces bien sympathiques, mais parce qu'à la suite de naturalistes fort inquiets, Edward O. Wilson en tête, il réalise que « nous sommes en train de vivre une extinction de masse, que le taux d'extinction des espèces est peut-être aujourd'hui 10 000 fois ce qu'il était avant l'apparition de l'homme ». Cette dernière espèce se multiplie, défriche, utilise l'environnement pour sa subsistance et plus encore pour son confort, ignorante des dégâts qu'elle fait sur son passage, ignorante aussi des innombrables espèces qu'elle ne se donne pas le temps de connaître. Et si la lutte contre cette extinction massive paraît impossible, la lutte pour le recensement de « ce qui risque d'avoir disparu dans un demi-siècle » mobilise les biologistes. Pour mener un tel projet à bonne fin, il ne faudrait guère embaucher que 50 000 chercheurs, selon les calculs d'Alain Dubois, responsable des reptiles et des amphibiens au muséum d'Histoire naturelle.
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