PAR LES Drs ROBERT COHEN* ET CORINNE LEVY**
PLUS DE 250 services de pédiatrie et près de 170 laboratoires de microbiologie hospitaliers français collaborent à cet observatoire où sont colligés les chiffres concernant l'épidémiologie bactérienne (déjà surveillée par le réseau EPIBAC et les centres nationaux de référence), mais aussi les données anamnestiques (statut vaccinal notamment), cliniques, biologiques et évolutives à court terme. Pendant cette période, plus de 2 000 cas de méningites ont été répertoriés, hors période néonatale. Cet observatoire a abouti à plusieurs publications internationales et nationales. Prochainement, un numéro spécial des « Archives de Pédiatrie » sera consacré aux résultats complets et une conférence de consensus sur les méningites bactériennes de l'enfant sera organisée par la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) à Paris. Le méningocoque reste le premier pathogène en pédiatrie (plus de 1 100 cas en six ans, soit 53 % des cas). En dehors, des formes accompagnées de purpura fulminans, la mortalité n'est pas très élevée et les séquelles à court terme sont relativement peu fréquentes (< 6 %). Bien entendu, le sérogroupe B reste prédominant (60 % des méningites à méningocoque). Le sérogroupe C est impliqué dans moins de 30 % des cas. Aucun cas n'est survenu chez un enfant préalablement vacciné par le vaccin méningococcique C.
Le pneumocoque est le deuxième pathogène, impliqué dans plus de 800 cas. La mortalité (> 10 %) et les séquelles graves (> 30 %) en font une méningite particulièrement redoutable. Malgré l'introduction du vaccin heptavalent Prevenar, les méningites à pneumocoque restent fréquentes. En effet, contrairement à d'autres pays comme les États-Unis où la réduction de l'incidence des méningites à pneumocoque a été rapidement mise en évidence, l'introduction trop lente de la vaccination en France, du fait de recommandations initiales complexes et inadaptées, n'a permis qu'une diminution modérée du nombre de cas et déjà un remplacement sérotypique significatif.
Le faible nombre de cas (moins de 10) liés à des sérotypes vaccinaux survenus chez des patients correctement vaccinés pour leur âge souligne l'efficacité du vaccin. Le bénéfice le plus clair de la vaccination pneumococcique à ce jour est la réduction franche de la résistance du pneumocoque. L'augmentation de la couverture vaccinale et l'arrivée prochaine de nouveaux vaccins comportant plus de sérotypes devraient améliorer la situation.
Signalons pour terminer que, grâce à la vaccination, Haemophilus influenzae de type b a pratiquement disparu de l'épidémiologie des méningites bactériennes avec seulement quelques cas par an.
* CHI Créteil. ** Saint-Maur-des-Fossés
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