11-14 mars 2006 à Atlanta
LA RESTÉNOSE intrastent, lorsqu’est utilisé un stent nu (c’est-à-dire non actif), survient chez 15 à 20 % des patients et pose un problème thérapeutique difficile. Seule la brachythérapie (irradiation endocoronaire) a permis de réduire l’incidence de nouvelle resténose lors de sa prise en charge. En effet, redilater une resténose intrastent avec un ballonnet seul ou avec un stent non actif expose à un risque de nouvelle resténose de plus de 60 %. La brachythérapie associée à la dilatation avait permis de diminuer de moitié l’incidence de nouvelle resténose. Mais son utilisation est limitée par sa lourdeur logistique et administrative et par le retrait progressif du marché des différents systèmes. Aussi, bon nombre de cardiologues interventionnels ont pris l’habitude de traiter les resténoses intrastent par une angioplastie avec mise en place d’un stent actif : ont-ils raison ? Deux études démontrent que oui.
TAXUS V ISR.
Dans l’étude TAXUS, 396 patients ayant une resténose intrastent ont été traités, soit par brachythérapie, soit par la mise en place d’un stent Taxus, et une angiographie a été pratiquée à neuf mois.
Les résultats de cet essai sont nettement en faveur de l’angioplastie avec stent Taxus avec, à neuf mois, une diminution du nombre de nouvelles revascularisations de la lésion cible pour cause ischémique de 55 % (6,3 % dans le groupe Taxus contre 13,9 % dans le groupe brachythérapie ; p = 0,01), de nouvelles revascularisations du vaisseau cible pour cause ischémique de 40 % (respectivement 10,5 et 17,5 % ; p = 0,046) et des événements cardio-vasculaires majeurs de 43 % (11,5 % contre 20,1 % ; p = 0,02). Les taux de resténose angiographique à neuf mois ont été de 31,2 % dans le groupe brachythérapie et de 14,5 % dans le groupe stent actif (risque relatif : 0,47 ; IC 95 % : 0,30-0,71 ; p < 0,001).
L’étude SISR.
L’étude SISR était très comparable, mais a évalué le stent Cypher au sirolimus. Le nombre de patients inclus a été de 384 et les critères de jugement ont été évalués au terme d’un suivi de neuf mois.
Les résultats montrent également une diminution significative, de la moitié, du risque de nouvelle revascularisation du vaisseau cible et/ou de la lésion cible avec le stent actif avec un taux de nouvelles revascularisations du vaisseau de 12,4 % sous Cypher contre 21,6 % avec la brachythérapie.
Le taux de resténoses angiographiques à neuf mois a été de 29,5 % dans le groupe brachythérapie et de 19,8 % dans le groupe stent actif.
Un changement de référence.
L’atout majeur des deux études, TAXUS V ISR et SISR, est d’avoir été conduites contre le traitement de référence de la resténose intrastent, la brachythérapie. Ces deux essais thérapeutiques ont donné des résultats concordants démontrant que le stent actif est devenu le traitement de référence de la resténose intrastent. De ce fait, la brachythérapie ne devrait pratiquement plus être utilisée.
D’après la communication de Gregg W. Stone, Columbia University Medical Center, New York.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature