« NOUS AVONS PRIS notre part dans la réforme de l'assurance-maladie. » C'est par ces mots que Pierre Le Sourd, président du Leem, a commenté la mise en place progressive de la réforme de l'assurance-maladie, « dont la nouvelle convention médicale est l'un des pivots ». Et Pierre Le Sourd de chiffrer et de détailler cette implication de l'industrie pharmaceutique. Avec, tout d'abord, le plan médicament, qui devrait permettre de réaliser une économie de 2,1 milliards d'euros jusqu'en 2007 (700 millions d'euros par an). Avec, ensuite, la politique de maîtrise médicalisée, qui devrait économiser 1 milliard d'euros par an. Au sujet de cette politique de maîtrise médicalisée des dépenses, Pierre Le Sourd a précisé que, si le Leem en avait accepté le principe, « le milliard d'euros d'économies ne dépend pas de nous, mais des relations conventionnelles ».
Enfin, la charte de la visite médicale, signée entre le Leem et le Comité économique des produits de santé (Ceps), induit « des modifications substantielles des missions du délégué médical », et « on peut imaginer qu'elle se traduira par moins de visites, même si cette charte ne comporte pas de clause quantitative sur la visite ». Au total, l'implication des industries du médicament dans les économies prévues par la réforme de l'assurance-maladie avoisine les 3,1 milliards d'euros, selon Pierre Le Sourd, qui précise que ces sommes « ne peuvent constituer à elles seules la réforme ».
Transparence.
Autre sujet de préoccupation pour le Leem, « le climat de perte de confiance qui, s'il durait, risquerait d'atténuer la capacité de recherche des industries du médicament, et de mettre en danger l'emploi ». A cette perte de confiance, Pierre Le Sourd propose de substituer la transparence, seule à même d'inverser la tendance. Le Leem fait un certain nombre de propositions : continuer à développer la pharmaco-vigilance et l'épidémiologie ; contribuer à une meilleure évaluation tout au long de la vie du médicament ; développer les études post-AMM (autorisation de mise sur le marché) ; enfin, développer l'information pour que les agences de médicament soient informées de l'éventuel projet de retrait d'un médicament.
Pierre Le Sourd s'inquiète du retard pris par la France dans les études cliniques, dont le nombre aurait baissé, selon lui, de 20 % en France en cinq ans : « Il y a trois ans, la France réalisait 11 % des études cliniques européennes. Ce pourcentage est tombé aujourd'hui à 8 %. » Pour le président du Leem, la recherche clinique constitue un élément majeur de la compétitivité et « si la France perd des points dans ce domaine, c'est notre compétitivité bien sûr qui en serait affectée, mais c'est également l'accès aux soins qui serait compromis ».
Le Leem et l'aide aux victimes du tsunami
Grâce à son outil logistique d'aide aux victimes de catastrophes naturelles, le Leem a pu envoyer, dès le 28 décembre, des médicaments et des produits de première nécessité aux victimes du tsunami qui a ravagé les côtes d'Asie du Sud-Est (voir aussi page 17).
Selon Pierre Le Sourd, sur les 80 millions de dollars d'aide aux victimes fournis par l'industrie pharmaceutique mondiale, la France en a donné 16. A la date du 10 janvier, le Leem avait déjà pu acheminer aux victimes environ trente tonnes de médicaments, « une assistance, annonce-t-il, qui devrait s'amplifier durant les prochaines semaines ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature