Le Dr Éric Henry, du Syndicat des médecins libéraux (SML), peut se réjouir.. Un décret publié au Journal officiel permet au « médecin volant », concept cher au SML, d’être enfin reconnu. Ce projet, qui remonte à 2007, consiste schématiquement à autoriser un médecin qui se fait remplacer à aller exercer lui-même sur un autre site, ce que le code de déontologie interdisait jusqu’à présent.
Le décret paru corrige ce défaut en autorisant les médecins qui se font remplacer, à aller eux-mêmes exercer sur un site secondaire, fixe ou mobile, « dans l’intérêt de la population », et si le conseil départemental de l’Ordre « constate une carence ou une insuffisance de l’offre de soins ».
Les jeunes médecins remplaçants, pas toujours enclins à aller exercer dans les zones sous-dotées, pourront ainsi aller remplacer un médecin installé. Celui-ci pourra proposer ses services à un cabinet secondaire qui pourrait ainsi fonctionner tous les jours avec des médecins qui se feraient remplacer dans leur propre cabinet. Il pourra aussi effectuer des vacations libérales dans un lieu mis à disposition par une collectivité territoriale, même si aucun médecin n’y exerce en tant que cabinet principal, voire même dans un cabinet mobile puisque le code n’interdit plus ces pratiques autrefois assimilées à de la « médecine foraine ». Il faut toutefois rappeler que cette autorisation sera accordée par les Ordres départementaux, mais il serait étonnant qu’ils s’y opposent si la carence ou l’insuffisance d’offre de soins est réelle.
« Grâce à ce décret, s’enthousiasme le Dr Henry, nous sortons de la notion de médecin de premier recours, ouvrier du système de soins français, à la botte d’un système organisationnel révolu, pour entrer enfin dans la notion d’entreprise libérale, dont la mobilité permet enfin de répondre aux défis des déserts médicaux ».
Plus prosaïquement, le SML indique dans un communiqué que cet aménagement du code de déontologie médicale « sera très contributif à la lutte entreprise par le SML contre la désertification médicale ».
Le syndicat se félicite de voir « encore une fois une de ses idées innovantes aboutir à l’amélioration de nos conditions d’exercice ».
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