A LA DOSE orale recommandée de gefitinib de 250 mg/j, les résultats des études Ideal* 1 et 2 indiquent que près de 30 % des patients atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules sont encore en vie un an après le début du traitement, alors que le taux optimal de survie était jusqu'alors de 5,5 %. Les taux de régression sont de 18,4 % dans l'étude Ideal 1 et de 11,8 % pour Ideal 2, avec un contrôle du cancer pour 54,4 % et 42,2 % des patients. La médiane de survie est de treize mois dans l'étude Ideal 1, pour sept mois dans Ideal 2, cette dernière étude rassemblait des patients ayant été plus lourdement traités avec au moins deux types de traitements et toujours symptomatiques lors de l'inclusion.
Plus de 50 000 patients au monde ont reçu du gefitinib et selon le Dr Nico van Zandwijk (Netherland), l'efficacité antitumorale en monothérapie orale est d'autant plus réelle que la majorité des patients étaient en rechute ou en échec de première, deuxième, voire troisième, ligne thérapeutique et n'avaient aucune autre alternative thérapeutique. Au cours du suivi, la tolérance au gefitinib a été bonne, avec quelques effets secondaires, rashes cutanés ou diarrhées, sans complications hématologiques ni traitement prophylactique.
N'entrave pas le confort de vie.
« Pour les cancers du poumon avancés, non à petites cellules, inopérables ou récidivants, par son innocuité et son utilisation par voie orale, gefitinib est susceptible de prendre la place de la chimiothérapie classique, le plus souvent effectuée en hôpital de jour et génératrice de nombreux effets indésirables », souligne le Dr Kayte Seymour (UK)**. Contrairement à la chimiothérapie intraveineuse, particulièrement éprouvante pour les patients par la fatigue et les effets secondaires induits, le traitement oral prolongé, à domicile, non cytotoxique, n'entrave pas le confort de vie des patients qui conservent ainsi plus longtemps leurs activités professionnelles.
Au total, c'est une lueur d'espoir et de progrès pour le traitement du cancer du poumon non à petites cellules, dont la fréquence ne cesse de croître, puisqu'il est actuellement la première cause de décès par cancer en France et dans le monde. Le gefitinib, Iressa, avec son mécanisme d'action unique, pourrait même être proposé en première intention dès le diagnostic. La préoccupation actuelle est de pouvoir identifier et sélectionner les patients les « mieux répondants », possédant, plus souvent, une mutation somatique du récepteur de l'EGF. Des études complémentaires portent également sur la recherche d'autres déterminants expliquant le plus grand avantage clinique constaté dans certains sous groupes : les Japonais, comparés aux Américains, ainsi que les femmes et les non-fumeurs.
* Ideal : Iressa Dose Evaluation in Advanced Lung Cancer.
** Conférence organisée par AstraZeneca avec les Drs Jesme Bard (Royaume-Uni), Nico van Zandwijk (Pays-Bas), Kate Seymour (Royaume-Uni), Alan Barge (Royaume-Uni) dans le cadre de l'Esmo (European Society for Medical Oncology), à Vienne, Autriche.
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