Swingle Singers

Le mariage vocal entre jazz et musique classique

Publié le 24/04/2005
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Dans les années 1960, le « crossover » (mélange, métissage), si tendance de nos jours, était déjà à la mode. Pas pour les mêmes raisons. A l'époque, il s'agisssait surtout de marier le jazz - qui n'avait pas forcément bonne réputation ! - et la musique classique. Un peu à l'image du style créé par le pianiste Jacques Loussier. A l'époque aussi, il existait en France deux groupes vocaux majeurs : les Double Six, emmenés par Mimi Perrin, dont le style était très jazzy, et les Swingle Singers, huit chanteurs et chanteuses - dont Christiane Legrand - dirigés par le ténor Ward Swingle, qui affectionnaient la rencontre entre les rythmes jazz et les canons classiques.
Après la publication d'albums consacrés à J. S. Bach, Mozart, Vivaldi, Telemann et la musique baroque, Universal termine l'intégrale du groupe pour le label Philips avec la réédition de deux CD réunis dans un même fourreau : « American Look » et « Place Vendôme ».
« Place Vendôme » a été enregistré en 1966 avec la collaboration du Modern Jazz Quartet (MJQ) et comprend trois morceaux classiques - deux de J.-S. Bach et un de H. Purcell (arrangé par John Lewis) - et quatre thèmes jazzy écrits par le pianiste-leader du MJQ, John Lewis, qui était un grand admirateur des compositeurs de musique classique.
« American Look » date de 1969 et permet de retrouver le groupe vocal dans une série de negro spirituals faisant partie du « Good Book » (La Bible), des morceaux traditionnels de la musique américaine - country dance, folk-song, etc. - et des thèmes empruntés à des comédies musicales comme « Porgy and Bess » de George Gershwin. De belles prouesses vocales, parfaitement accompagnées - particulièrement par le MJQ - qui ont marqué une partie de l'histoire du jazz chanté en France et qui méritent une (re)découverte.

> D. P.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7736