Inhibiteurs de CCR5

Le maraviroc près du but

Publié le 12/04/2007
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La CROI 2007 a été marquée par la présentation des données de deux grandes études montrant l’efficacité du maraviroc chez des patients prétraités. Le maraviroc, qui fait l’objet d’une procédure d’évaluation accélérée, aux Etats-Unis comme en Europe, devrait être le premier inhibiteur de CCR5 commercialisé, une bonne nouvelle pour cette classe qui a connu un développement difficile.

Le traitement du sida peut cibler de nombreuses étapes du développement, en particulier les corécepteurs CCR5 et CXCR4 du VIH1, la liaison du virus à ces récepteurs représentant une étape essentielle de l’infection. Si, au début de la maladie, la quasi-totalité des virus utilisent le CCR5, à un stade plus avancé (en particulier chez les patients en situation d’échec thérapeutique), la moitié des virus utilisent la voie du CXCR4, ce qui veut dire que les inhibiteurs de CCR5 ne concernent alors que la moitié des patients, des patients qu’il faut reconnaître à l’aide d’études phénotypiques (réalisées, pour l’instant, par une seule firme américaine).

Après l’arrêt de l’aplaviroc pour hépatotoxicité, il reste deux inhibiteurs de CCR5 en développement, le vicriviroc et le maraviroc. Ce dernier apparaissant comme le plus prometteur, a fait l’objet de deux essais de phase IIb/III dont les résultats préliminaires à 24 semaines ont été présentés à Los Angeles (Motivate 1 et 2, réalisés aux Etats-Unis, au Canada et en Europe).

Ces études, qui regroupent 1 076 patients (recevant un traitement de fond optimal, ayant une charge virale supérieure à 5 000 copies/ml et présentant des résistances aux autres classes d’antirétroviraux) ont été répartis en trois groupes : placebo, maraviroc (150 ou 300 mg) en une ou deux prises par jour. Dans les deux études, le maraviroc (en une ou deux prises) multiplie par deux le pourcentage de patients atteignant une charge virale indétectable (41-48 % versus 21-25 %) ; parallèlement, le traitement par maraviroc entraîne une augmentation significative des CD4 (+ 102 à 111 cellules/mm3 versus + 52 à 64 cellules/mm3).

Enfin, la tolérance est globalement satisfaisante, comparable dans les trois groupes avec, en particulier, le même taux d’arrêt de traitement pour effets indésirables (environ 5 %). On note surtout l’absence d’hépatotoxicité et de cancers, tolérance qu’il faudra bien sûr vérifier à plus long terme.

MARIE Alain

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8146